jeudi 20 juillet 2017

Les nouveaux romans... Deux premières phrases de quelques-uns...

-Souvenirs de marée basse de Chantal Thomas :
"Rêve  Je me tiens en haut d'une dune. Au-dessous de moi : la mer, verte, extraordinairement claire, transparente, une eau d'huître."...
-Point cardinal de Léonor de Récondo :
"Mathilda conduit jusqu'au rond-point, puis se gare sur le parking du supermarché. Presque personne à cette heure-ci."...
-Nos vies de Marie-Hélène Lafon :
"Elle s'appelle Gordana. Elle est blonde. Blonde âcre, à force de vouloir, les cheveux rêches."
-La Serpe de Philippe Jaenada :
"-Quelle malchance ! s'écria Claude." 
Je n'aurais pas mieux dit. "...
-Nos vies dans les forêts de Marie Darrieussecq :
"J'ai ouvert l'oeil et boum, tout m'est apparu. C'était limpide.
-Mercy, Mary, Patty de Lola Lafon :
"Vous écrivez les jeunes filles qui disparaissent. Vous écrivez ces absentes qui prennent le large et l'embrassent sans en trier le contenu, élusives, leur esprit fermé aux adultes."...
-Frappe-toi le coeur de Amélie Nothomb :
"Marie aimait son prénom. Moins banal qu'on ne le croyait; il la comblait. Quand elle disait qu'elle s'appelait Marie, cela produisait son effet.

jeudi 13 juillet 2017

A PARAÎTRE : La Trajectoire d'un "Prince" de H. Zaphiratos - De l'Art de la Guerre en Politique - HTZ-Athéna - 132p. 12€

-Le déroulement de la "Blitzkrieg" électorale qui a vu l'élection d'Emmanuel Macron à la Présidence de la République - Une chronique  de ces jours qui ont fasciné la France... le monde...

Nouveautés de l'Eté...

-Napoléon - Hors série de la revue "Lire" avec des textes de Chateaubriand, Stendhal, Balzac, Hugo..
-Un été avec Machiavel de Patrick Boucheron Edit. Equateurs/Parallèles - Superbe... 13€
-Histoire Mondiale de la France sous la direction de Patrick Boucheron,  Seuil Edit. Dans la lignée de Jules Michelet. 29€
-Un peu tard dans la saison de Jérôme Leroy - roman - Edit. de La Table Ronde - La fuite plutôt que le suicide pour s'éclipser du monde actuelle... 18€
-Le Sympathisant de Viet Thanh Nguyen - roman traduit de l'anglais. Plongée dans l'univers d'un agent double aux Etats-Unis rescapé de la chute de Saïgon en 1975. Belfond Edit. 23,50€  

mercredi 12 juillet 2017

Fendre l'armure de Anna Gavalda, 7 Nouvelles, Le Dilettante Edit. 284p; 17€

Briser l'être que l'on montre, l'être que l'on a fait de vous, sortir de vous-même, c'est "Fendre l'armure", l'armure de sa "Citadelle" comme l'écrivait Saint-Exupéry. Anna Gavalda raconte le monde, les gens "de rien" comme dirait Hollande ou Macron, des gens bloqués dans une civilisation qu'ils ne comprennent plus, dans la solitude de soi. Face à soi, seul, et le constater, le vivre. Les femmes, les hommes de ces sept nouvelles, rencontrent d'autres solitudes, soit venant d'une éducation rigide de la petite bourgeoisie bien-pensante et déchristianisée, soit d'une solitude sociale, de par la profession, le goût ou le destin. Chacune, chacun tente de jeter des ponts vers l'"Autre", qui n'est pas un "enfer" comme l'écrivait Sartre, mais un être perdu, abandonné à lui-même et qui se raccroche à ce maigre radeau de l'amitié, amitié sans suite, qui sombre inéluctablement. Que ce soit la crise économique due aux délocalisations, ou autres drames financiers concurrentiels, ou familiale, professionnelle, c'est toujours le combat contre soi, contre l'environnement, le non-sens. Anna Gavalda a écrit une série de nouvelles métaphysiques, qui montrent à travers ses "gens", leur pauvreté intellectuelle, spirituelle. Il n'y a rien en eux, comme dans les interrogations de Dostoïevsky dans ses Frères Karamazov. Ici, il n'y a plus rien, les enfants sont des témoins absents, ils attendent la nouvelle ère de leur génération entre le numérique, les show télé, les espérances d'un autre monde. Celui de "Fendre l'armure" s'écroule devant nous lentement, très lentement, déjà se met en place un autre univers... Que sera-t-il ? Comme cette élection présidentielle hors-norme qui vient de s'achever, il réservera peut-être des surprises.
Le livre d'Anna Gavalda est l'histoire des âmes errantes à travers le monde des villes, des immeubles, des paliers, comme un témoignage saisissant de la dureté, la crudité, de la solitude à travers un langage semblable au laisser-aller où se sont abandonnés des gens de "rien" et de "tout".
Nous sommes loin de La Princesse de Clèves.
16/20
Hermès
  

lundi 10 juillet 2017

Ce qui reste de la nuit de Ersi Sotiropoulos, roman - Stock Edit. 284p. 20,99

Trois jours à Paris, de la vie du poète Constantin Cavafis, dont Marguerite Duras a traduit des textes et présenté dans une belle préface. 1897, la Belle Epoque, avec calèches, comtesse, barons, princes, passage du Corps des ballets russes au Saint-Petersbourg, l'hôtel où logèrent Cavafis et son frère John. Poète, il rêve de rencontrer Moréas, grec comme lui (Papadiamantopoulos), un des chefs du Symbolisme, le courant littéraire qui veut succéder au Parnasse. Cavafis a trente et un ans, et espère la reconnaissance d'un "Maître", et lui a adressé deux poèmes, restés sans réponse à Alexandrie. Il découvre une annotation "Style pauvre Maladresse"... Trois jours, trois nuits de pérégrinations entre le Café Riche, le Procope, les Galeries , les salons, et la mythique "Arche" , ceci avec l'âme douloureuse d'un homosexuel qui se soulage dans l'onanisme...
Le roman garde un côté morbide et triste, les tourments cachés d'un poète venu à Paris, et qui n'en découvre que la face illusoire présentée par Mardaras, le secrétaire de Moréas qui le pilote et le présente.
On est loin de la délicatesse, de la beauté des corps, de l'élégance.
La traduction du grec laisse à désirer... de nombreuses fautes de syntaxe, etc. émaillent ce texte où le poète est absent.
Hermès