"Mme
Lavile rigolotte que nous emmenions voir, sans le lui dire, les premiers films
porno alors qu’elle croyait venir voir des films romantiques ou des westerns au
Festival de Cannes… Qui riait, riait du subterfuge, de la découverte de ces
films et qui disait « Quelle chance vous avez de pouvoir voir tout cela
aujourd’hui ! » Mme Lavile qui venait à la maison presque tous les
jours à Saïgon, et chez qui nous allions à Nha-Trang, dans la villa de la Poste
où elle habitait avec son mari, Receveur. Là, un soir de réception aux lumières
tamisée donnant sur la plage, j’ai étrenné un premier pantalon long de soirée…
J’entends son rire cassé par les cigarettes, ses attentions pour MT. Fa et
My, elle enfonçait le sommier du lit quand elle se couchait près d’elle
pour la veiller à cause de son poids, et surtout les visites qu’elle faisait à Maman, seule, quand
nous n’étions pas là… A Nice elle a amusé JC & A par ses histoires salées… Vive, gaie, une
belle vitalité grecque dans son corps boudiné, enrobé, ses bras ornés de
bracelets, ses doigts de bagues… Quand elle est partie, cela a fait un
formidable silence lorsque nous descendions à Cannes pour le Festival. Nous n’avions
plus cette virée à Saint-Laurent-du-Var pour la rencontrer, l’emmener déjeuner
à Cannes et rire avec elle… Elle aurait aimé que son fils, R. épouse Guitte… Ils avaient flirté
à Nha-Trang, mais il était trop macho, sans raffinement, et sans culture pour
elle. Elle a préféré Jacques V., plus élégant, plus « français »
par ses manières, plus attentionné… Cela s’est mal terminé… Comme des « amours
impossibles » qui restent bloquées toute une vie sur le cœur, le sien… C’est
beau d’en parler… Ces choses revivent comme d’immenses panoramas de sentiments et de joie."
Extrait du Journal de Baby de HTZ
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire