samedi 17 octobre 2015

Un jeune homme sans importance - Brûle tes vingt-ans ! Extrait du roman

"Je suis entré dans la chambre de la rue Richelieu. Sianne était endormie. J’ai soulevé la légère couverture. Elle était nue. Je me suis agenouillé en tremblant devant ce long corps nacré, magnifique, dans toute sa nudité ; le pubis adorablement soulevé par une petite touffe de poils frisés, le creux du ventre étendu entre les deux légères courbes des hanches comme deux immenses dunes enserrant la chaleur du sable au soleil. J’enfouis mon visage avec d’infinies précautions pour ne pas l’éveiller et remontai mes lèvres jusqu’à sa poitrine aux seins souples nimbés de rose et sa bouche qui souriait… Je me suis dit que j’étais fou de songer à Elise… et pourtant dans la douce fureur qui me prit je ne pouvais dissocier  ce corps de l’autre que j’imaginais plus fort, plus musclé, peut-être plus lourd mais que dans mon délire je mêlais à nos jeux. Parfois dans le regard perdu de Sianne j’avais l’impression qu’elle me devinait, qu’elle lisait ce que j’essayais de voiler, le double bonheur qui m’étreignait.

       Tandis qu’elle continuait sa nuit, je me désenlaçai et sans bruit presque sans lumière j’écrivis pris d’une sorte de vertige :


  Je ne sais quoi tintait dans le chant des oiseaux,
  Un vitrail brisé à coup de pierre ?
  L’éblouissement de la neige a frappé mon regard,
  Le nom de cette mer éclate que j’ai perdu.


Pluie de nacre, de sel,
Les arbres tendaient leur force,
Et les mouettes rasaient l’écume

Alors, Tu naquis !

Ton corps vibrait au moindre frémissement de l’onde,
Tes muscles couraient désespérément contre mon cœur
              Etouffant ses derniers sursauts.
 

Ma main jouait au soleil avec tes doigts
Où luisaient des cascades et des pirogues

 Comme la plaine, la nuit, se répond à elle-même,
 Je contemplais ton étonnement
      
                 Dans mon étonnement
                  Où glissait le silence

  
Encore, encore, ma Douce, ma Bien-aimée
Je t’attendrai au bord du Fleuve
Que vienne notre amour, que nous partions encore !"

Extrait : Un jeune homme sans importance - Brûle tes vingt-ans ! de H.Zaphiratos - 


Aucun commentaire: