dimanche 30 mars 2014

Quelques NOUVEAUTES

-S'abandonner à vivre de Sylvain Tession   - Gallimard
-Fleur de Tonnerre de Jean Teulé - Points-Pocket
-Heureux comme un socialiste en France de Philippe Alexandre & Béatrice de l'Aulnoit - Plon
-Eloge de l' Anormalité de Matthieu Pigasse - Plon (livre des contradictions économiques et politiques)
-Télégraphe Avenue de Michael Chabon - Robert Laffont
-Quels sont ces chevaux qui jettent leur ombre sur la mer ? de Antonio Lobo Antunes - Christian Bourgeois
-Une terre d'ombre (The Cove) de Ron Rash - Seuil
-Tempête de J.M. Le Clézio - Gallimard
-L'Emprise de Marc Dugain - Gallimard
-Trois mille chevaux vapeur de Antonin Varenne - Albin Michel
-Le Duel de Aenaldur Indridason - Métaillé
-Le Double Portrait (The Double) - Calmann-Lévy
-Rascasse du Pérou de Phil Gallo - Publibook
-Rock n'love - Vanessa Hailus - Publibook

jeudi 27 mars 2014

La Bombe ONFRAY... l'écrivain dit ce qu'il pense de la littérature dans une interview de "LIRE" d'Avril....

Michel Onfray dont on connait les livres et les conférences sur la philosophie se tourne vers la littérature. Il publie dans les Editions Autrement, "Le réel n'a pas eu lieu. Le principe de Don Quichotte"; livre qui "révèle" la structure interne du chef d'oeuvre de Miguel de Cervantès, dans le cadre d'une série d'études formant un ensemble  intitulé : "Contre-Histoire de la littérature" dont le prochain ouvrage sera sur Sade... Onfray étudie en profondeur l'oeuvre en la reliant à la vie de l'auteur...

Voici quelques extraits à propos de la littérature dans son interview dans "Lire" :
"Le problème de l'écrivain, c'est l'éditeur. Aujourd'hui un écrivain, c'est quelqu'un dont l'éditeur aura choisi le livre.C'est à dire bien souvent ce que les directeurs commerciaux lui auront soufflé à l'oreille. Toute la littérature plus complexe, avec un vrai style, n'est plus publiée. C'est peut-être la littérature de demain, en tout cas ce n'est pas celle d'aujourd'hui. Le livre est devenu une marchandise comme une autre, .... Y compris les éditeurs qui disent "nous sommes des résistants", qui prétendent être dans une autre logique, alors qu'ils sont tout simplement subventionnés par le CNL (Conseil National du Livre), et proposent une littérature aussi fausse que la première....
...L'avantage quand j'étais publié chez Grasset, c'est qu'on m'envoyait tous les romans publiés chez eux. Cela me paraissait tellement indigent comme littérature, que j'ai cherché à jeter un coup d'oeil à autre chose..."
"Par le passé, il y avait des éditeurs qui prenaient des risques." etc.
A lire...
Hermès



lundi 24 mars 2014

SALON DU LIVRE :198.000 visiteurs seulement...

Moins que pour le salon de l'Agriculture...
L'Argentine à l'honneur...
Des auteurs et leur public...
Fermeture ce soir...

dimanche 23 mars 2014

"Nos Amours" Les Amours érotiques et licencieuses... e-book.. 110 p. EXTRAIT- Prologue


"Ô lecteur, lectrice aimez-vous de partout
La gloire est vaine, l’argent est roi
Seul le souffle du foutre

Exalte la force de la vie" 

SALON DU LIVRE : NOUVEAUTES en e-book sur Amazon Kindle des titres :

- L'EPEE de l'APOCALYPSE - roman
- NOS AMOURS - poèmes licencieux et érotiques 
- LES CANARDS SAUVAGES - la guerre des sexes
- DEVANT LA MER  1 - chroniques 1950-1994
- DEVANT LA MER  2 - chroniques 1994-2003
- FAILLITE DU CHRISTIANISME ? Essai
...

vendredi 21 mars 2014

Pour intéresser les lecteurs ! Une martingale d'un groupe de chercheurs américains en informatique rapportée par Livre Hebdo...

"Un groupe de chercheurs américains en informatique vient de mettre au point un algorithme censé résoudre bien des tourments d’auteurs et d’éditeurs. En analysant quelque 800 textes classiques ou plus récents, dans des genres divers (y compris la poésie), cette étude dégage un ensemble de caractéristiques relatives au vocabulaire, à la longueur des phrases, au nombre de verbes, conjonctions, adverbes … et établit des corrélations entre ces caractéristiques et le succès rencontré.

Ainsi, les textes utilisant beaucoup de verbes et du vocabulaire décrivant des actions et des émotions auraient un potentiel de vente inférieur à ceux décrivant des réflexions. Quel dommage que Flaubert n’ait pas eu connaissance de cette étude avant de laisser paraître Madame Bovary : 6 verbes dans les 3 premières lignes !

Cette analyse a posteriori laissera sans doute inexpliqués nombre de succès littéraires, mais rien n’interdit de penser que d’aucuns, auteurs ou éditeurs, seront tentés de soumettre leurs manuscrits à cette moulinette. Imaginons un instant ce que cette étude ferait au Molloy de Beckett :

«  J'avais mettons seize pierres, dont quatre dans chacune de mes quatre poches qui étaient les deux poches de mon pantalon et les deux poches de mon manteau. Prenant une pierre dans la poche droite de mon manteau, et la mettant dans ma bouche, je la remplaçais dans la poche droite de mon manteau par une pierre de la poche droite de mon pantalon, que je remplaçais par une pierre de la poche gauche de mon pantalon, que je remplaçais par une pierre de la poche gauche de mon manteau, que je remplaçais par la pierre qui était dans ma bouche, dès que j'avais fini de la sucer. »

Quelque chose comme : « J’avais seize pierres dans mes poches que je suçais à tour de rôle. » ? Deux verbes au lieu de dix : succès assuré ! Notons quand même que les chercheurs en question soulignent que des facteurs extérieurs, comme la chance, peuvent jouer un certain rôle.  "
Fin de citation

vendredi 14 mars 2014

Fais-le pour maman, thriller de François-Xavier Dillard, 286p. Fleuvenoir Edit. 2014 18,50€

Un roman de l'horreur plutôt qu'un thriller. Le passé surgit chez un enfant par des voix qu'il entend, il passe à l'acte sur sa soeur, la maman est injustement condamnée, elle crie " Fais-le pour maman !", mais l'enfant ne l'entend pas, pris dans une nature schizophrène. La famille est déchirée... La vie s'écoule, des drames réapparaissent, des meurtres d'enfants... une enquête... le tout mêlé, touffu, présent-passé... couleur sanguinolente...  L'auteur joue avec une certaine virtuosité de construction qui maintient l'intérêt malgré l'artifice qui apparaît parfois, et un style qui se veut d'aujourd'hui, relâché, avec des lieux communs. Il veut nous faire pénétrer dans l'intime des personnages par le miroir du "je", mais on reste souvent en deçà. Peut-être qu'une écriture plus simple, une composition moins alambiquée aurait donné plus de tonus au roman. Mais le choix de l'auteur est souverain... 
13/20
Hermès 

mercredi 12 mars 2014

PRESENTATION du roman Vintage "LE VOYAGE DE DORIAN" de Henry Zaphiratos - Extraits 22 pages


LES PRINCIPAUX PERSONNAGES :



Béatrice 16 ans
Angelo 21 ans
Dorian 21 ans
Charlotte 32 ans
Alban 29 ans
Christelle 28 ans
Benjamin 16 ans
Rachel 18 an s

John-Spencer 37 ans

Louis-Henri Kustod 50 ans

Irina mère de Béatrice 40 ans



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Au milieu des années 1937/38, au cœur d'une Europe que Mussolini et Hitler cherchent à dominer, une jeunesse heureuse, dynamique se heurte à un monde pacifiste... La tragédie se noue... avec la chasse par les nazis contre les juifs d'Allemagne, d'Autriche... avec l'héroïsme, et les rencontres amoureuses... Un monde au bord de la guerre…
Un grand roman sur le Paris de Maurice Chevalier, Charles Trenet... sur l'Europe avec la Rome fasciste décrite dans le film "Une journée particulière" d'Ettore Scola
Dorian, jeune bachelier français, insouciant, un brin naïf, quitte son Saïgon natal pour Paris. Là, au Quartier-Latin, il se lie d’amitié avec un jeune italien antifasciste, anarchiste, Angelo qui est décidé à lui donner une conscience politique. Dans les Beaux quartiers, le monde amoureux et politique, ils se trouvent entrainés dans le tourbillon de la grande Histoire. De Paris à Venise, à Rome, en passant par l’Autriche, emportés par leurs passions amoureuses et l’amour de la liberté, ils devront faire des choix qui ne seront pas sans conséquences pour leurs proches. Le livre apporte un éclairage historique sur la haute société parisienne et le monde politique de l’époque, sur cette guerre à venir. Un récit initiatique saisissant où tragédies, héroïsme et romance s’entremêlent avec brio.

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-EXTRAITS-

ANGELO - DORIAN

(…) Angelo secoua la tête.
-Et tu appelles cela de l'amour ! dit Dorian en haussant les épaules.
Le moteur de la voiture ronronnait en traversant l'Ile de la Cité.
-Je te choque ?
Angelo fit signe qu’il s’en foutait.
-Parce que ces types qui manifestaient m'insupportent, parce que je ne prends pas les adresses, parce que nous ne sommes pas du même bord... Je suis un anarchiste tu comprends ?
Dorian s'esclaffa :
-Anar…quoi ? De quoi parles-tu ? Les manifestants, les juifs, connais pas et je m'en fous... Je ne sais qu'une seule chose : c'est que tu as loupé une belle occasion, parce qu'elle n'est pas mal...
Angelo haussa les épaules. Mais comment ce type pouvait-il vivre dans un tel détachement, une telle indifférence aux êtres et aux choses ? Il voulut engager une sorte de débat, mais il se ravisa. Ce fils de riche dans sa belle bagnole ne comprendrait rien au Socialisme, au Communisme, à la Cause des peuples, au marxisme, au capitalisme, au fascisme, à l’Action française. Dorian sifflotait en conduisant. Angelo, écœuré, voulut descendre, marcher pour réfléchir, comprendre, puis il se

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dit que c’était ce type-là qu’il fallait qu’il comprenne ! Ce type qui vivait en se fichant de tout. Mais il se réveillerait ce Dorian. Il se réveillerait tôt ou tard ! et, cela serait alors saignant. Il fallait qu’il soit là ; qu’il voit comment il réagirait. Il émanait de lui une telle certitude de la vie ! Angelo ferma les yeux, se cala dans le fauteuil de cuir et se laissa aller au doux ronronnement de la voiture, laissant les images des heureuses folies de la nuit remonter à sa mémoire. Il oubliait ses compagnons de combat politique : Riggi, Bernardo, Gian-Franco, leur groupe antifasciste. L’heure était à l’engourdissement des êtres et de la nature dans cet hiver de givre. Les gens déambulaient sur les Grands boulevards. Février s'achevait. Le jour déclinait. Les enseignes des cinémas s'illuminaient, les vitrines des grands magasins qui préparaient le Carnaval, éblouissaient. A l'angle de la rue Montmartre une petite foule de badauds entourait une chanteuse de rue et son accordéoniste, héroïques dans le froid. Plus loin, rue Drouot, des bonimenteurs sur des tréteaux de fortune hélaient les chalands. Le monde lui parut simple, les gens emmitouflés dans le silence de l’hiver, plongés dans leur univers quotidien, déambulaient. Un monde de paix. Angelo se demanda s'il pourrait un jour vivre comme eux. -Est-ce cela, la vie ? La vraie vie ? Il songeait aux chemises noires, aux bottes qui hantaient les rues de Rome. La voiture filait vers les Champs-Élysées. Il se dit que cette vie tranquille de Paris n’était qu’apparente, qu’elle pouvait disparaître brutalement dans une grande tourmente avec le bruit des talons des colonnes des Ligues patriotiques, les cortèges des syndicats. Il admira l’insensibilité, le détachement de Dorian. C'était une manière de vivre à la française, en

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ignorant le reste du monde. Le bolchevisme, le nazisme, le fascisme, bon pour en débattre, s’enflammer dans des meetings ou des défilés, bon pour s’apitoyer sur les lointaines victimes à qui l’on accordait une obole. Bon pour les sphères intellectuelles, politiques, syndicales, pour des excités, pas pour eux. Entre temps ils foutaient la paix à la grande masse amorphe dans les champs, les maisons, dans leur univers de petits bonheurs. Les films des actualités du Cinéac revivaient en lui avec les exécutions sommaires, les cadavres de femmes, d'enfants dévorés par les loups, les villes bombardées de Chine, d’Espagne, d’Abyssinie... Il chercha à fixer son esprit sur d’autres sujets et, soudain il ressentit une impression de délivrance, il chercha à comprendre d’où cela lui venait, en vain, elle était là, tapie au fond de lui, comme un présage de bonheur. C’était ce sourire, ce visage de jeune fille. (…)

ELYSEE

Le 23 février 1938 ils entrèrent au palais de l’Elysée, au 55 de la rue du Faubourg-Saint-Honoré. La foule des grands jours s'y pressait. Le président Lebrun en frac, recevait entouré des membres du gouvernement. Dans le salon Murat, Dorian et Angelo passèrent de groupe en groupe, le sourire aux lèvres, saluant de la tête en souriant. Ils avaient tant d'aisance qu'ils semblaient

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connaître tout le monde. Dorian aperçut Hermet. Il se dirigea vers lui traversant des groupes d’officiels en queue de pie et de généraux aux moustaches blanches bavardant avec des femmes en robe de grands couturiers, aux parures éblouissantes. Il se trouva bientôt au milieu des dignitaires de l'Indo-Chine. C'était le groupe le plus éclatant avec l'empereur d'Annam revêtu de sa tunique de brocart d'or, les princes du Cambodge et du Laos en sampots lamés d'argent, ramenés entre les cuisses, portant une veste officier blanche à col fermé chamarrée de décorations. Des généraux, des amiraux, des gouverneurs entouraient le ministre des Colonies, cohorte raidie, vieillie, triomphante, irradiant la richesse et le pouvoir. Le cœur d'Angelo se serra. "Et les maudits, les damnés de la terre, les exploités, s’ils voyaient tout ça ? Avec un sentiment de mépris, il se disait : « Ils sont la France, ses dirigeants, ses gloires vieillies avec lesquelles il faudra encore partir en guerre, affronter une autre boucherie, peut-être ! » Il songea que la France avait bien gagné la Grande Guerre avec un vieux, Clemenceau...
« Mais, amuse-toi, amuse-toi donc, au lieu de ressasser ces idées ! Regarde ces si jolies femmes ! ». Et il reprit sa ronde, aspirant le parfum de ces belles dans leur écrin au milieu des salons du palais.

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-Boiseuil... Monsieur de Boiseuil. Ah ! Mais oui, je m'en souviens. J'ai chassé le gaur et le tigre avec Monsieur votre père sur les Hauts-Plateaux de Ban-Me-Thuot. Un très bon fusil que votre père !
-Moins bon que Votre Majesté, dit avec respect Dorian. L’empereur Bao-Daï sourit de la courtoisie de la réponse. Tout le monde connaissait les qualités exceptionnelles de chasseur du souverain. Dépouillé par des gouverneurs de tout pouvoir réel, il se défoulait à la chasse. C'était pour lui un dérivatif que de se retrouver face à la nature dans les régions encore sauvages de la chaîne Annamitique. Là, il était son maître ! Dorian savait cela, aussi se montra-t-il plus respectueux, plus déférent qu'envers les membres de la haute administration et les officiers généraux qui formaient une sorte de garde autour du souverain. En réalité, l’empereur était le rempart de l’état viêtnamien contre une mainmise coloniale totale.
Hermet entraîna Dorian, lui chuchotant mystérieux :- Il vous a anobli !- Que dites-vous ? dit Dorian.
- Bien que cela ne soit pas un titre de noblesse, l'empereur vous a appelé Monsieur de Boiseuil, vous vous appelez dorénavant de Boiseuil !
Dorian étouffa un rire sarcastique, - Mais ce n'était qu'un lapsus !

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LUCIEN
Lucien lui passa le bras autour des épaules.
- Ca y est, je pars !
- Tu pars ? Où ? demanda Angelo, sortant de son rêve.
- Secret ! dit, mystérieux, Lucien, puis, - Mais non, pas secret, officiel, pour l'Espagne, combattre dans les brigades internationales... nous partons tous, et il désigna ses compagnons... j'écrirai, j'en ferai un livre..., il paraissait ivre. Angelo s'approcha, non, il ne sentait pas l'alcool, mais une forte odeur se dégageait de lui.
- L'Espagne, l'Espagne... répétait Lucien, les yeux brillants. Viens avec nous ! Nous ferons de grandes choses, l'avenir est à nous, nous écraserons les franquistes, la légion Condor, la division Azul. Nous écrirons pour que le monde entier sache. Nous joindrons nos voix à celle d'Hemingway ! Angelo, je reprendrai mes études après, je ne peux laisser ce peuple se faire massacrer, se laisser enchaîner dans une dictature, les démocraties, ces putains, ne pensent qu'à leur bien-être et abandonnent Madrid, Valladolid, Barcelone... , il s'enflammait en parlant. Angelo le prit par le bras ; ils s'installèrent à la terrasse d'un café.
- Tu ne crois pas que tout cela est inutile ? Que pour rien tu vas risquer ta vie et eux, la leur ? Ce n'est pas ces quatre fusils, ces quatre stylos qui vont changer quoi que cela soit. La guerre, Lucien, la guerre, c'est horrible, et se faire embrigader, c'est pire. Tu dois rester un homme libre !
Il le regardait fièrement, les joues empourprées par une sainte colère.

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- Mais c'est pour rester un homme libre que j'y vais. Ecoute, Angelo, toi, tu vois le monde autrement. Je comprends ta lutte, ta haine contre le fascisme, ton départ de ton pays, ta volonté de ne t'affilier à aucun parti... un anarchiste, voilà ce que tu es, un farouche anarchiste, c'est pourquoi je t'estime, mais moi, je veux vivre dans le combat, à la pointe des fusils, je veux m'exposer, peut-être que je me trompe, que je fais une folie, mais je ne fais pas une bêtise, non ce n'est pas une connerie. Son menton posé sur les deux paumes ouvertes, il regardait fixement son ami qui tournait une cuillère dans la tasse de café que le garçon venait de déposer sur la table.
- Termine ton année de fac, prends ton certificat. Cela fait deux ans que dure cette guerre, tous les jours il y a des gens qui tuent, d'autres qui meurent, que cela se passe de l'autre côté des Pyrénées, et alors ? Cela justifie-t-il que tu foutes tout en l'air ?
- Aujourd'hui de l'autre côté des Pyrénées, demain, ici, si on ne les arrête pas... tu as entendu Malraux ? Les marxistes savent où est l'ennemi.
- Garde tes forces, garde ton sang, si c'est ici que tu penses que cela se passera...
Angelo était surpris par son ton sentencieux.
- C'est con, je parle comme les maximes, excuse-moi, mais tu m'as surpris avec ton engagement.
- Moi aussi, je me suis surpris. C'est l'Anschluss qui

RACHEL
C'est en téléphonant à l'hôtel qu'il apprit leur départ, il y courut en toute hâte. Le concierge lui dit qu'ils avaient

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demandé un taxi à l'aube pour une gare, laquelle ? il ne savait pas, mais la jeune fille lui avait laissé une lettre. Il l'ouvrit avec fébrilité.
Cher Dorian
Nous partons. En rentrant, hier au soir, j'ai trouvé maman follement inquiète de mon retard, elle était presque au bord des larmes. Je m'en veux de ne lui avoir pas téléphoné. Papa est arrivé dans la nuit, il nous a demandé de préparer notre départ, il sortait d'un rendez-vous, tous ses amis lui ont conseillé de partir. En arrivant chez eux, son taxi a été pris dans une manifestation d'anciens combattants avec des drapeaux. Ils criaient des slogans hostiles aux étrangers. Papa craint pour nous, il a fait la guerre sur le front russe, il sait que c'est horrible ! Il était à Berlin en 1935, il a vu les mêmes gens, les mêmes manifestations. Nous partons, je vous écris dans mon lit, excusez l'écriture. Cher Dorian, je n'oublierai jamais ces heures passées à Paris avec vous... les musées, le théâtre. Oh! merci à votre ami qui a déposé pour moi ces livres de Giraudoux. Je les lirai, je les caresserai en pensant à vous. Je ne sais où vous habitez, je pars sans savoir si cette lettre vous parviendra, je ne sais pas même où nous habiterons à New York, c'est de la folie, je suis triste, ce soir, de quitter cette ville que j'aime, malgré l'incident du tennis. Laissons les méchants de côté, Dorian, je voudrais tant que vous restiez heureux, ainsi que vous l'étiez lorsque nous nous sommes rencontrés. Je veux vous dire que j'ai mal au cœur de vous avoir entraîné dans cette histoire.

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J'aurais voulu être une fille comme les autres, mais je ne puis me changer, et le pourrais-je que je ne le ferais pas.
Dorian, je vais éteindre, pour ne pas déranger David, mon petit frère, mais je penserai à vous, les yeux grands ouverts dans la nuit. J'ai tant de choses à vous dire... Vous souvenez-vous, dans le métro, votre souffle tout contre ma nuque ? J'ai eu peur... pas de vous, non, de moi.
Puis-je vous embrasser ?
Rachel
Suivi, en petits caractères, de Sylberberg
New York ! Elle était partie à New York !
La rue Balzac était déserte en cette heure matinale, il se trouva désemparé sur le trottoir, elle ne pouvait partir comme cela, ils avaient trop de choses à se dire et, elle n'avait pas tout vu de Paris. C'était absurde. Place de la Madeleine, il arriva au moment où les bureaux de la Transat ouvraient. Les Sylberberg n'étaient pas inscrits pour le prochain départ du Normandie prévu pour la semaine suivante.
HELMUT & MANFRED
Maintenant qu'il approchait de l'ambassade, il ressentait une petite appréhension. Comment Manfred allait-il le recevoir ? Comment allaient-ils se retrouver après tant

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d'années ? Pour éviter tout côté protocolaire, il avait mis son Prince-de-Galles, il se trouvait ainsi plus à l'aise, plus jeune. Lorsque le majordome, qui ressemblait à un sous-officier prussien avec ses cheveux coupés ras, lui eût pris son feutre et ses gants et l'eût introduit au salon, sa gêne s'accentua, cela faisait quinze ans qu'il n'avait pas revu Manfred, la dernière fois, c'était en 1923 à la remise des diplômes du baccalauréat, ils s'étaient promis de rester en contact et, il lui avait bien écrit, mais ses lettres étaient restées sans réponse, certaines étaient revenues avec la mention "parti sans laisser d'adresse". Il s'en était inquiété et avait interrogé d'anciens condisciples en vain, personne ne savait ce qu'était devenu Manfred. Aussi est-ce avec une profonde émotion qu'il avait découvert son nom dans la liste des nouveaux officiels de la Chancellerie de l'ambassade d'Allemagne : Manfred Zibel ! C'était donc un homme du Parti, se dit-il, avec un léger effroi, puis après une longue hésitation, il avait décroché le téléphone.
- Comment vas-tu, mon vieux ?
Ils s'étaient retrouvés comme s'ils ne s'étaient quittés qu'un court instant, après une sorte d'entracte de cinéma, ou un arrêt de jeu entre deux sets de tennis, le temps de boire un verre ou de prendre une douche. Il sentit une petite réticence lorsqu'il lui proposa un rendez-vous, une sorte de gêne imperceptible, peut-être aurait-il dû attendre quelques jours de plus, mais la voix de Manfred était si enjouée qu'il se rassura, oui, cela allait de soi que l'on se revît. Maintenant, il était là, dans le salon de Chancellerie et il avait hâte de le rencontrer. Un journal traînait sur la table basse, il le prit machinalement, il y avait des photos des vallées bavaroises, il porta sa main à

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son front, des souvenirs lui revenaient, cette traversée de l'Amper pendant ces vacances... Non... non ! dit-il cherchant à chasser ces visions, mais c'était plus fort que lui, il sentait encore la pression du menton de Manfred sur la saignée de son bras, il se revoyait tentant, à la nage, de le ramener sur la berge, il s'entendait lui dire : -Tiens bon, nous arrivons... Ils étaient tombés à l'eau après une bagarre pour rire dans le canoë. Il sourit à ce souvenir, puis son visage devint plus grave, il y avait cet incident auquel il ne voulait pas penser, mais l'été avec ses champs, ses allées de peupliers et de sapins sous le soleil, dans cette campagne fleurie au bord du lac s'imposa à lui avec le souvenir de leur nudité lorsqu'ils basculèrent dans l'eau glacée, son saisissement lorsqu'il vit que Manfred se noyait parce que par bravade il n'avait pas osé lui avouer qu'il ne savait pas nager.
-Tu aurais dû me le dire. Il le revit se détournant pour pleurer de honte et de peur, et alors devant cette détresse, il avait eu un élan qu'il se reprochait avec gêne, il l'avait étreint, l'avait embrassé pour le rassurer ; son éducation puritaine aurait dû l'en empêcher. Il s'était levé et regardait des enfants s'ébattre sur la pelouse sous l’œil de gouvernantes anglaises... Puis, tout se brouilla à nouveau, son pouls s'accéléra, il revivait sa surprise devant leur érection impudique, tendre, inattendue, cette chaleur qui montait en lui, l'étourdit... il serra les poings... cette attraction fut si forte qu'ils se rejetèrent à l'eau pour réfréner la brutale montée du désir qui les envahissait. Il entendait encore les cris confus de Manfred, il revoyait son regard trouble qui lisait en lui, ce qu'ils découvraient en eux... l’amour (…)

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M. Le Conseiller du Président
Très tôt, Louis-Henri avait compris qu'il lui faudrait réussir, n'ayant pas de parents, ni d'héritage, donc pas de fermes, de champs, pas d'avenir tracé, eh bien ! cet avenir, il se le ferait ! Aujourd’hui Conseiller d'Etat, Directeur de Cabinet de ses amis ministres, il aurait pu être fier, mais ce n'était pas son genre, il méprisait trop les honneurs. Il savait que cela lui avait coûté plus de bassesses que d'efforts pour parvenir à ce rang, dans la République. Louis-Henri Kustod ne s'aimait pas, il jetait un regard désenchanté sur la classe politique et sur le monde qui l'entourait, il n'aimait pas, non plus, ce village, mais il y était attaché pour la Suzanne, sa vieille nourrice à qui il devait tout. Quand il était à Fondeville, il la remerciait tous les jours par le baiser qu'il lui offrait dès le matin, et c'était touchant de le voir poser ses lèvres recouvertes d'une fine moustache sur les joues flétries de la vieille paysanne.
- Ah ! disait-elle, mais pourquoi ne reste-t-il donc pas avec moi ?
Et, quand on lui disait de quitter sa maison, son village, pour aller le rejoindre à Paris, elle se signait et murmurait : "Et mon jardin ? " comme elle aurait dit "Et mon paradis ?"
Suzanne aimait le rythme lent de l'existence, la paresse des jours qui tombent tôt, l'hiver, et n'en finissent pas de traîner l'été, elle aimait le bruit des charrois, celui de la forge de Mathérion, celui des automobiles qui traversaient la route, coupant le village en deux, c'est qu'elle était de Fondeville, sa famille y était depuis la nuit des temps. Sa petite maison avec le jardinet qui courait

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jusqu'à la Moselle, même pendant la guerre, elle ne l'avait pas quittée ! Et, fait surprenant, alors que partout ailleurs, ce n'était que maisons incendiées, villes et villages détruits, Fondeville, ses affreuses bâtisses, son vieux cloître et sa tour Charlemagne ( on l'appelait ainsi parce que la tradition voulait que ce bourg ait été habité par le carolingien ), avaient été épargnés, et Suzanne qui s'était réfugiée dans la cave, avait tenu bon. Les combats avaient eu lieu à quelques kilomètres de là, vers Toul, sur la colline surnommée la Côte Moffret. De là, l'artillerie surplombait toute la vallée vers l'est et les premières charges des uhlans se firent là, puis dans le débouché de la route de Fondeville. Lorsque la Côte Moffret fut emportée, Suzanne soigna les blessés dans la petite église transformée en infirmerie de campagne. Elle cherchait, parmi eux, Louis-Henri, et respirait mieux lorsqu'elle ne le découvrait nulle part. Elle ne savait trop où il était, les cartes postales qu'elle recevait ne mentionnant aucun lieu précis, alors pour elle, il ne pouvait être que par-là, à rôder près d'elle. Ce n'est que longtemps après, lorsqu'il réapparut couvert de décorations, qu'elle sut qu'il avait combattu très loin de là, sur le front de Salonique avec l'armée d'Orient.
- Chez les sauvages, disait-elle.
JOHN SPENCER
(…) Les faisceaux des phares se fixèrent sur un barrage de police, Dorian ralentit, à l'arrière, Mme Olbrecht et Vanessa s’enlacèrent, prises de panique.
- N'ayez pas peur, laissez-moi faire, dit Peter.

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Le garde prit les passeports qu'il lui tendait, il balaya de sa torche chaque page, puis l'intérieur de la voiture.
- Vous allez en Italie ?
- Oui, Venise, chez nos amis fascistes.
- Heil Hitler !, cria le garde, puis - Et les Français ?
- Des journalistes... Les visas ! martela Peter.
- Ya, ya, le garde eut un œil soupçonneux, puis il regarda à nouveau les passeports. Il n'y avait rien à redire, le chancelier Hitler allait être reçu en Italie, et toute la presse mondiale s'y rendait. Le barrage s'ouvrit pour les laisser passer et la voiture s'engagea sur la route qui conduisait à la frontière du Brenner.

Ils venaient de lire sur la borne « Gries 2km», lorsqu'un homme sortit de la nuit faisant de grands signaux, leur demandant de stopper.
Dorian freina, l'homme courut vers eux en criant, Peter l'attrapa par le revers de sa veste.
- Calmez-vous, cria-t-il en anglais.
-Avez-vous une torche ? demanda l'inconnu dans la même langue. J'ai pu m'extraire, mais mes appareils sont dans la voiture avec ces imbéciles qui se sont saoulés la gueule toute la journée... Cet accident était prévisible, et il se saisit de la lampe que lui tendait Dorian. La voiture, une B.M.W était dans le ravin…(…)





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MANIFESTATION FASCISTE A ROME
« Une journée particulière »


(…) John Spencer avait sauté hors de la voiture dès qu'il avait vu le rassemblement sur la place ; sa carte de presse d'une main, son Leica de l'autre, il se fraya un chemin suivi de Dorian portant la sacoche et de Julien. Lorsqu'ils furent sur le front de la foule, ils se trouvèrent face à des carabiniers et à des gardes.
- Presse... presse, crièrent-ils. Après le contrôle de leurs documents, on les laissa faire. Une foule goguenarde les couvrit de quolibets. - Voilà l'Amérique qui s'intéresse à nous... - Oui... oui, dites dans vos journaux, notre force, notre virilité !
- Dites-le ! que le Duce est le plus grand homme de l'Europe ! - Vive le Chancelier du Reich, élève du Duce ! Seuls quelques regards pleins de sympathie, perdus dans la foule, leur laissaient supposer que l'unanimité n'était pas totale. Dorian, pour la première fois, découvrait une foule en délire. Celle-ci acclamait la voiture, escortée de la garde royale à cheval, où se tassait le roi, les yeux enfoncés sous son képi près de celui qu'elle voulait applaudir, Hitler, l'air rogue derrière un sourire de marbre, l'uniforme plus sobre que celui, chamarré de décorations, de l'Empereur-Roi qu'il aurait certainement aimé jeter hors de cette voiture, levant le bras mécaniquement, sous les vivats, pour bien montrer que ceux-ci s'adressaient à lui et non au minuscule Savoie tassé dans son coin. Derrière, dans une autre voiture, le véritable maître de l'Italie, Mussolini en conquérant sous les cris et les vivats qui redoublaient, portant l'uniforme

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des grandes parades, le menton en avant, vrai profil d’Imperator romain dans son triomphe, semblait se faire ouvrir la voie par ces deux êtres qu'il haïssait. Dorian tâchait de garder la tête froide au milieu de ce déferlement d'événements et de sensations. Il avait conduit toute la nuit, saoulé par les discours que lui tenait John Spencer pour le garder en éveil. Il lui racontait son Espagne, les assauts meurtriers des brigadistes et il en rajoutait pour faire plus vivant, plus saignant, décrivant avec force détails les massacres, en vrai professionnel du journalisme populaire, donnant, tour à tour, le mauvais rôle aux deux camps, le cœur froid, l'ironie facile, le mépris souverain. Pour lui, il n'y avait pas de fonction plus noble, plus dominatrice et aussi plus vile, plus sale que la presse à sensation, mais, ajoutait-il : nous sommes là, pour débusquer l'information pour le patron, pour le journal, pour le public, c'est notre fonction. Il avait aussi raconté les attaques japonaises en Chine, la guerre autour des Concessions, sur le Yang-tsé-kiang. Dorian suivait ses récits, amusé par son langage tantôt anglais, tantôt espagnol, mâtiné, çà et là, de mots français. Sa liberté de ton, d'allure, son mépris des convenances plaisaient à Dorian, mais offusquaient Julien Desbroches, tout à une vision plus littérale des événements.
- Je les connais, ces gars-là, je les ai vus se débander à Guadalajara, ils ont tout abandonné sur le terrain en décampant... disait-il, alors que la voiture remontait les défilés des jeunesses fascistes dans Rome. - Don't care... répétait-il. Dorian admirait sa désinvolture, ce survol de la vie, alors que Julien protestait. - Tu n'existes pas... tu subis la vie, tu la rapportes, tu la transmets, et le reste est conditionné par la chance, les dollars, moi, ma fonction

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c'est de regarder et de communiquer... et c'est vraiment marrant... It's fun... fun... C'était pour John Spencer une franche rigolade que la vie, et pour remonter sa mécanique, il s'envoyait de larges rasades de ce bourbon qu'il gardait dans une fiole glissée dans la poche de derrière de son pantalon. Croyant leur faire plaisir, il en proposait à ses compagnons, mais ceux-ci refusaient.
- Bon, bon, vous avez raison, il vaut mieux qu'il n'y ait pas un autre accident.
La disparition de Mme Olbrecht, les larmes de Vanessa, tout s'était estompé dans l'esprit de Dorian, il se demandait si cela s'était vraiment passé, s'il n'avait pas fait un cauchemar. Le regard rivé sur la route, drogué d'histoires extraordinaires et d'énergie, il avait tout oublié. Ainsi, purent-ils traverser les Apennins avec ses virages en épingle à cheveux et déboucher dans la matinée dans le Latium.
- Je l'ai eu, j’ai eu sa bouille... cria John Spencer en brandissant son Leica, j'ai eu sa tête en gros plan, avec sa mimique lorsqu'il lorgne le nabot de roi qui est près de lui.

BEATRICE

- Papa, tu m'as trahie, dit-elle d'une voix blanche.
La stupeur le plongea dans le silence.
- Ne nie pas, tu m'as trahie ! Tu t'es servi de tes relations pour chasser Angelo. Tu aurais voulu que cela soit feutré, comme un crime que l'on commet en douce... Ne dis pas non ! C'est toi qui l'as fait arrêter, c'est toi qui l'as fait expulser de France, dit-elle, véhémente. Dieu qu'elle

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ferait une bonne avocate ! pensa-t-il, choqué et heureux, puis, comme il tentait de lui parler,
- Non, ne dis rien, ce n'est pas la peine, tu m'as tuée, tu m'as perdue (elle pleura), jamais je ne te le pardonnerai ( le regard brillant de colère, élevant la voix), tu as fait avec moi, comme tu fais avec les autres que tu poignardes lorsqu'ils ont le dos tourné ! et moi qui avais une confiance aveugle en toi, je t'aimais, tu étais mon ami, mon confident, tu as tout gâché !
Elle hochait la tête, le regard dans le vide comme étranger aux paroles qu'elle prononçait. Les immenses imprécations qu'elle avait ruminées dans le salon pendant ces longues heures d'attente s'étaient transformées en ces phrases hachées par l'émotion et la colère. C'est Alban qui aurait dû recevoir la première salve, mais elle était tombée sur la fiche des Renseignements Généraux sur Angelo qui se trouvait dans le dossier du ministère de l'Intérieur sur le bureau de son père. Il y avait marqué sur la couverture : " SECRET".
Elle comprit tout. « Sous couvert d'études en France, participe à des mouvements anarcho-libertaires et communistes (Meeting à la Mutualité, grenades lacrymogènes, etc.) sympathisant des Brigades Internationales. Individu pouvant se révéler extrêmement dangereux.. »
Louis-Henri ne savait comment se sortir de cette situation sans se draper dans une attitude grandiloquente.
- Mais chérie, tu ne sais pas ce que tu dis. J'ai le devoir de veiller sur toi, jusqu'à ta majorité, après tu feras ce que tu voudras, en attendant je prends mes responsabilités. Tout, dans ce garçon, est trouble, est-il un espion, est-il un provocateur déguisé ? Nous n'en savons rien. Je ne veux

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pas qu'un scandale éclate dans lequel tu serais mêlée, songe à ta mère, à moi. Nos ennemis politiques ne se gêneraient pas s'ils savaient…, et les amis des fascistes deviennent menaçants.
- Tu peux parler des fascistes ! Tu agis comme eux ! Tout ce que tu dis est faux, tout ce qui est écrit sur cette fiche est faux ! Je voulais te dire à Fondeville que j'avais été à la Mutualité pour rencontrer François et que je l’avais trouvé là, mais il ne faisait rien. Angelo écoutait c’est tout ! Nous sommes sortis ensemble, je peux témoigner. Il n'a pas lancé un seul pétard ! Rien ! Papa, tu m'as trahie ! »
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L’auteur né à Hanoï, a fait l’IEP Paris. Il est l’auteur de plusieurs romans, recueils de poésies, pièces de théâtre et films.


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