vendredi 8 mars 2013

Demain, de Guillaume Musso, roman, Edit. XO 2013

M. Guillaume Musso construit ses livres comme un architecte : des fondations (les personnages, leur profession), les murs (le lieu où ils vivent - New-York, Boston (dans ce roman "Demain")) (ce qu'ils sont au moment où démarre le roman- célibataire ou marié ou veuf/veuve, avec ou sans enfant, avec ou sans animal domestique etc.), les étages ( les événements qui se produisent ou qu'ils produisent, dans "Demain" : une liaison par Internet entre un veuf, Matthew Shapiro, prof à Harvard, et Emma,  une oenologue célibataire qui a été trompée par ses amants, et se méfie des hommes... A partir de cette liaison style "Meetic", toute la technologie, tous les éléments de vie, de l'actualité tv ou cinéma est mis en place. Les personnages sont d'aujourd'hui, vivent et respirent le monde tel que nous le vivons avec les restaurants japonais, les appartements genre HLM à tuyauteries encrassées, les voitures que l'on conduit avec énervement, l'anorexie qui guette, la souffrance de la solitude etc.
L'écriture est simple, avec le souci d'être clair. Pas d'état d'âme, pas de style, rien que l'énumération des faits, de la vie. Des sentiments au minimun. On "veut", on "prend"... c'est un genre "scénario". On pourrait mettre les "plans" cinématographiques prêts à être tournés. C'est un découpage-adaptation lisse.
Guillaume Musso sait tout agencer avec efficacité, à l' "américaine", sans perte de temps.
Les lectrices, les lecteurs n'ont plus le temps, et ce genre de livre s'insère dans les instants de temps restés encore "libres"... Les lectrices, les lecteurs ont besoin d'un miroir,  l'auteur leur offre ce miroir qui montre aussi ce qu'ils désirent : le dépaysement en pays connus, en sentiments connus. Une rêverie sur eux-mêmes, sans aller trop loin, sans danger, sans fatigue. Des mots de "passion" sans passion.. Les ramener à la réalité de la banalité.
Hermès

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