dimanche 30 septembre 2012

Journal... extrait de La vie de Milley Brose...


"Long téléphone de L.
Heureuse de me parler, la « jeune-vieille ». Le poids fantastique de l’enfance, de l'adolescence. Dès que l’on se parle, s’entend, le cœur, le cerveau courent plus vite, se retrouvent, retrouvent les sensations, les rues, les places, la plage, les regards riants, les colères homériques, les robes d’été, le parvis de la cathédrale, la robe de communion. C’est un enchaînement sans fin de joie, de tendresse. Nous crions, nous hurlons, nous sommes heureux ! Nous avons été heureux !

Elle me dit son aversion, son étonnement pour les massacres de l’Europe sous les bottes allemandes. Elle me dit l’allergie que sa fille, qui n’a rien connu des guerres, qui est toute jeune par rapport à ce siècle évanoui, éprouve au seul son d’un parler allemand, cela lui provoque des crises d’eczéma. Etrange, étrange ! La peur d’un nouvel ensorcellement, d’une nouvelle tragédie. Elle me dit ne pas souffrir la musique des cuivres triomphants des Mahler, Wagner, et autres Berlioz. J’essaie de lui parler de Mozart, elle n’est plus là, elle évoque les musiciens d’Asie, leur musique tirée du seul bois. Elle est ailleurs. Elle est à D, dans les forêts de D. dans ses dix huit ans."
Extrait "La vie de Milley Brose"
HZ.

Le français, langue du luxe et des parfums... un club aristocratique du langage...

Le français est la langue du luxe, et en cherchant à privilégier le style, les tournures de phrases, les écrivains qui ont cette exigence, mettent en valeur la qualité aristocratique de la langue française, laissant à ceux qui veulent la ravaler au rang d'un idiome journalistique, publicitaire, vulgaire, ordinaire, la responsabilité d'un certain désenchantement des lecteurs.
Les lecteurs pourront sélectionner leurs lectures en lisant les premières pages des livres. Ils pourront accepter ou refuser de rentrer dans le texte qu'on leur propose. Ne pas se fier au quatrième de couverture, souvent attrape-nigaud publicitaire, ou au bandeau aux termes dityrambiques de critiques sous influence... ne pas aussi croire aveuglément aux professions de foi des écrivains eux-mêmes, ou aux émissionx soi-disant littéraires, qui ne sont que la vitrine de "vendeurs" de bouquins.
Les lecteurs sont assez grands, assez lucides, assez raffinés, assez "intellos" pour choisir les bons textes et rejeter les autres...

Hermès

samedi 29 septembre 2012

Nouveauté: d'un GEANT : HYMNE A LA MER, de Henry de Monfreid, Edit.Artaud/Flammarion, 120pages 2012 25€

Le petit-fils d'Henry de Monfreid (1879-1974), a collationné des documents inédits sur ce grand auteur, grand navigateur, grand aventurier aussi de la Mer Rouge, de l'Océan Indien, de l'Ethiopie, de la Côte des Somalis, d'Aden, Djibouti, la côte des Malabars etc.
Henry de Monfreid, élève au lycée de Carcassonne, fait des aquarelles, l'adolescent de treize ans rêve de la mer, d'aventures, décrit une vie héroïque... Un petit provincial rêve d'un monde immense, et libre. Et la liberté c'est la MER.
De cette vocation de vie libre, il tirera des livres magnifiques dont Les Secrets de la mer Rouge, etc.
Au XIX° siècle, le monde est OUVERT. C'est un grand champ libre et parfois vierge. Toutes les ambitions, les aventures, les commerces, les trafics sont possibles. La mer Rouge est une mer chaude en température et en dangers... Henry de Monfreid aime la chaleur, aime l'aventure... C'est Arthur Rimbaud sur un cotre, naviguant entre les côtes arides des déserts, les cheiks, les pêcheurs de perles, Ménélik le Négus, l'acheteur d'armes françaises, anglaises. C'est l'époque sans pétrôle, sans l'Aramco, sans Laurence d'Arabie, c'est encore l'empire ottoman vacillant, les Français, les Anglais, la Route des Indes, l'Indo-chine, les colonies hollandaises de l'Indonésie, Portugaises de Macao, Goa, du Mozambique, les colonies allemandes de l'Est africain etc.
Les Etats-Unis d'Amérique n'ont pas encore débarqué sur ces terres... dans cet univers. Les banques n'ont pas encore étendu leur emprise, les lois  sont dures, mais pas envahissantes... l'homme se sent plus libre. Arthur Rimbaud avait ses dizaines de milliers de francs en OR dans sa ceinture en arrivant malade à Marseille où il mourra...
Henry de Monfreid incarne l'aventure absolue, le grand navigateur, le grand commerçant. Un homme intrépide, amoureux de la vie... Un géant, mais pas un un géant de caméra à la John Wayne ou Gary Cooper... un VRAI géant embrassant le monde... et en plus un vrai écrivain, artiste, peintre, penseur...
Il aimait et se nourissait de miel.
Henry Zaphiratos

     

 

vendredi 28 septembre 2012

A propos d'une critique dithyrambique de François Busnel pour un bouquin qui vient de sortir...

Pas gai ! Pour ceux qui aiment la sinistrose en ces temps de crise. Quelle maladie que de peindre tout en noir, de se vautrer dans le glauque ? Il n'y a que cela qui attire, qui compte en bouquins; comme disait Hitchcok à Claude Chabrol " Vas-y plus c'est noir, plus les gens aiment cela !" . Ils ont l'impression qu'ils sont favorisés par la chance, par la "fortuna" de n'être pas dans la situation tragique des personnages des romans sinistres, et peuvent s'endormir tranquilles. Incroyable ce désir, cette volonté, cet acharnement à peindre tout en noir, dans un pessimisme mortel; Il y a des victimes partout, la télé nous en sert des milliers chaque jour de par le monde, c'est un festival de bombes, de meurtres, de trifouillages de viscères,d'entourloupes etc. Ce bouquin pour ceux qui veulent vivre dans le noir. Faut être "maso".
Hermès

Pour une gorgée d'eau pure...

Ce  matin j'ai pris la voiture et fais les dix kilomètres qui séparent la petite ville si gentille de la plage, de la mer. Le ciel était sans nuage, au fond de l'horizon les dernières brumes disparaissaient. C'était le calme. Les maisons du bord de plage dormaient encore, la petite place des joueurs de boules autour de laquelle des magasins de crême glacée, le bar du PMU, les restaurants à poissons et à pizzas se font face, était vide. Les joueurs partent au travail... Ils ne seront là que le soir. Au loin l'Airbus blanc vole vers Paris ou une autre grande ville. Ici c'est le calme. La tempête joyeuse des vacances s'est éteinte. La grande plage est vide, ses ilôts de palmiers  semblent perdus dans l'immensité. Je marche sur le front de mer, je marche vers la première eau translucide. Quelques petits poissons frôlent le bord. Au loin, un bateau. Quel bateau ? Un croisiériste ? Un navire de guerre ? Un ferry ? On ne peut pas le savoir, on ne distingue qu'une silhouette. C'est un matin d'été finissant. Les problèmes vont naître avec la première radio qu'on allume, le premier IPad qu'on manipule, le premier PC... Des noms connus, des angoisses connues, des attentes inconnues...
Nous allons où ?
Sur cette petite plage, au bord d'une petite ville bien gentille... où R.L.Stevenson avait découvert le bonheur...
Je me remets au travail.
Hermès

jeudi 27 septembre 2012

Une place à prendre,(The Casual Vacancy) de J.K Rowling, roman Grasset Ed. 550 pages 2012

Le roman attendu de l'auteur des Harry Potter.
Peut-être que JK Rowling a voulu peindre dans ce livre la société de son enfance, de sa jeunesse, de la pauvreté dans laquelle elle a vécu, élevé son enfant. Aujourd'hui encore, elle l'a dit à TF1, la pauvreté, l'ambiance de la pauvreté la poursuit. Elle ne peut se défaire de la souffrance que cet état a provoqué dans son être, l'époque où elle ne gagnait que 400 euros par mois pour survivre. Transposons cela aux millions de jeunes qui vivent du RSA, aux jeunes mères ayant tout juste de quoi vivre... Cette oeuvre est une sorte de longue méditation sur la méchanceté du corps social, à sa dureté... C'est Oliver Twist, c'est Orgueil et Préjugés dans les classes défavorisées, laborieuses. Ce livre est peut-être un cri de détresse d'une pauvreté couverte de millions de Livres Sterlings, mais qui survit dans la douleur. H.Zaphiratos
Sujet :
Une bagarre dans une petite ville anglaise, style Agatha Christie-Hercule Poirot, avec son abbaye en ruine (genre Province française) son école, son centre commercial, la proximité des usines, des HLM. l'hôpital, bagarre pour être élu entre les personnages du roman. Ce roman décrit un univers que les Français connaissent bien, qui est pratiquement le leur...
Notice de l'éditeur :
"Bienvenue à Pagford, petite bourgade anglaise paisible et charmante : ses maisons cossues, son ancienne abbaye, sa place de marché pittoresque… et son lourd fardeau de secrets. Car derrière cette façade idyllique, Pagford est en proie aux tourmentes les plus violentes, et les conflits font rage sur tous les fronts, à la faveur de la mort soudaine de son plus éminent notable.
Entre nantis et pauvres, enfants et parents, maris et femmes, ce sont des années de rancunes, de rancœurs, de haines et de mensonges, jusqu’alors soigneusement dissimulés, qui vont éclater au grand jour et, à l’occasion d’une élection municipale en apparence anodine, faire basculer Pagford dans la tragédie."
Hermès

La guerre des PSY : La France et Freud, de Alain de Mijolla, Editions des PUF- 2 volumes 2012

La publication attendue de l'histoire de la Psychanalyse en France, depuis sa création par Marie, princesse Bonaparte, amie de Freud, à nos jours, en passant par les différentes écoles, les différentes divisions, dont la Société française de psychanalyse (SFP)...  Une histoire mouvementée qui intéressera les "psy" et ceux qu'ils écoutent sur leur divan...
Hermès

mercredi 26 septembre 2012

John Hopkins ses Carnets du Nil Blanc, à l'assaut de l'Afrique en BMW R50(500cc) 200 p. Editions Quai Voltaire - 2012

Une jeunesse américaine qui ne fonce pas vers l'Ouest sur la "66", qui ne se drogue pas, qui ne Kérouac pas (On the road), qui ne folk pas, qui ne cherche pas à entrer à Wall-Street, qui ne court pas en Europe chercher le titillement du snobisme en prétendant avoir tout vu de l'art, des villes célèbres etc. Une jeunesse américaine d'avant Woodstock, Hair, la Guerre du Viêtnam... Une jeunesse américaine qui ne se confit pas en "missionarisme" du 7° Jour, du Vingtième Commandement et qui ne se répand pas en costume sombre dans les rues des villes, ne sonne pas aux portes, ne prêche pas la "bonne parole". Une jeunesse américaine qui n'a pas connu la guerre, Pearl-Harbour, la Normandie, la Bataille de la mer de Corail,  de Task Force 38, Okinawa etc. Une jeunesse américaine qui n'est pas celle de "Gatsby le magnifique" ou du "Dernier Nabab", d'"A l'Est d'Eden, de "La Fureur de vivre", de "Graine de violence" , le "11 Septembre" etc... tout en étant celle de Princeton N.J., des "Date", des cours suivis...
Non, mais une jeunesse américaine qui fonce en BMW R50 dans les déserts de l'Afrique, de la Tunisie, en passant par la Libye(pas encore Kadhafi), nous sommes en 1961, l'Egypte misérable, une Alexandrie d'où Nasser a chassé les Français, les Anglais, les Italiens, les Grecs... tout ce qui faisait le "Quatuor d'Alexandrie" ou "Jours d'Alexandrie", la merveille cosmopolite de l'Egypte... Une jeunesse américaine qui affronte le sable, le vent du désert, les nuits glaciales, les jours brûlants, qui remonte le Nil en le redescendant vers le lac Victoria, en passant par Khartoum ou les deux Nils se croisent, le Nil bleu venu des plateaux d'Ethiopie et le Nil blanc venant du Sud., une jeunesse qui remonte le fleuve sur un bateau à aube le Marra, poursuivi par des crocodiles, en plein dans une nature verte, marécageuse, fangeuse après l'âpre aridité des déserts, des nuits étoilées, du citron que l'on suce pour couper la soif... l'accueil des peuples de 1961, étonnés,surpris par ces deux martiens en BMW R50, qui crêvent leur pneu, dont l'un, l'intello, est malade, des trains de quatrième classe en banquette de bois surchauffés etc...
Voilà un bouquin à lire dans toutes les universités, pour tous les candidats au Quai d'Orsay, et même pour les politiques, les ministres, les Présidents... Peut-être comprendront-ils un peu mieux l'Afrique, le monde; A lire si l'on aime les récits d'aventure, de jeunesse...
Du temps où la décolonisation était en train de se faire... où les Etats-Unis (F.D.R.)poussaient à la roue pour qu'elle soit plus rapide... ouvrant les portes aux dictatures communistes et autres(Ouganda Idi Amin Dada). Du temps de l'étonnement devant une nature sauvage, des peuples divers, inconnus...
John Hopkins a suivi le journal de son périple, décrit ses réflexions... avec force et talent...
Quelques erreurs véniels... Islam ne veut pas dire "paix"(Salam) mais Reddition-Soumission (page 116). Les cités antiques comme Leptis Magna etc. ont été saccagées et détruites par les envahisseurs...
La fin du livre sombre dans le banal, avec un hôte timbré, face au mont Kénya de 5.199m enneigé. Le rêve prend fin devant un Orient qui disparaît...
Un livre à lire et à méditer.
La BMW 50C est une sacrée moto !
15/20
Hermès

mardi 25 septembre 2012

Le lectorat devient féminin... les femmes écrivent pour les femmes...

Super intéressant ! Les jeunes garçons lisent de moins en moins de 35% à l'adolescence ils ne sont plus que 15% jeunes hommes. Ils préfèrent les jeux video, le sport, les BD, les Ipad etc. Les filles au contraire lisent plus et forment maintenant les gros bataillons du lectorat 75%. Une psy. essaie d'en expliquer les raisons : l'enfant ou l'adolescent est drivé par sa maman, à l'école, il a des profs "femmes", plus souvent que des profs hommes, comme il baigne dans une ambiance féminine d'une sorte de "matriarcat", il cherche à s'en sortir en rejetant le côté "passif" et "reflexionnel" de la lecture. Ainsi il abandonne la lecture au profit de ce qu'il considère comme plus "martial": sport, voyages, jeux...
Hermès

dimanche 23 septembre 2012

EVENEMENT: La publication des "Lettres retrouvées de Raymond Radiguet- Omnibus-446p. 2012

L'auteur génial du "Diable au corps" est mort en 1923, à vingt-ans de la fièvre typhoïde à Paris. Jean Cocteau son ami a veillé sur son oeuvre et écrit une très belle préface pour l'édition du "Bal du comte d'Orgel" paru après sa mort.
Quatre-vingt-dix ans plus tard, merveille ! sa nièce Chloé Radiguet et l'écrivain Julien Cendres éditent chez Omnibus deux volumes comprenant de nombreux inédits, dont la correspondance de Raymond Radiguet, 140 lettres. On y découvre toute la puissance littéraire et intellectuelle d'un jeune homme de quinze ans, dix-sept ans, vingt-ans, âge ultime de sa vie. Il écrit à ses jeunes contemporains, dont certains vont dominer la littérature française des années 30-50 comme André Salmon qui le propulse dans le Paris des Lettres, Max Jacob, Tristan Tzara, Breton, Apollinaire, le mécène Jacques Doucet, Cocteau, le Groupe des Six compositeurs : Eric Satie, Georges Poulenc, Auric...
Il publie ses premiers poèmes : "Les joues en feu". Est en ébullition littéraire et créative... écrit des articles (publiés dans Omnibus)... assiste à toutes manifestations de la vie parisienne... En 1923 Bernard Grasset publie "le Diable au corps" avec ce bandeau :Le chef-d'oeuvre d'un romancier de dix-sept ans. C'est un grand succès.
Un style élégant, sobre et un mouvement de la pensée réflétant l'âme d'un grand artiste.
19/20
Henry Zaphiratos

 

 

samedi 22 septembre 2012

A propos d'une oeuvre littéraire Spermatomorphique, débat de critiques autour du dernier livre de Catherine Angot...

Un titre qui ouvre l'esprit au voyage, au farniente... mais qui est trompeur : "Une semaine de vacances" de Catherine Angot décrit des rapports sexuels comme des rapports de dominant sur dominée, d'un père sur sa fille...
Un livre qui a ouvert un débat entre critiques et notamment les critiques d'une même entreprise de presse : L'Express et Lire.
Débat autour d'une table diffusé sur son site sur le  thème... mais consensuel quant au talent de l'écrivaine.
Marianne Payot dithyrambique, avouant retrouver ses émotions de femme dans les descriptions anatomiques et gestuels, Baptiste Liger, Hubert Artus, Philippe Dela R. débattant sous l'oeil de la caméra... plutôt d'accord tout en étant gênés aux entournures...
Une pub de lancement bien organisée, un bon travail marketing ... de bonnes ventes en perspective mais un thème spermatorphique choquant...
Hermès

vendredi 21 septembre 2012

Qu'est-ce que le roman ? pour Michael Ondaatje, auteur de "La table des autres".

"Pour moi, le roman est le lieu de tous les possibles, un moment de grande curiosité et de découverte, pour savoir comment fonctionne le monde. Une sorte de journalisme, mais en restant toujours dans la sphère intime, explique Ondaatje. Il y a des écrivains qui savent, dès le départ, comment va se dérouler leur livre. En ce qui me concerne, je veux au contraire que l'écriture soit un processus d'apprentissage." Voilà pourquoi les romans de ce chercheur d'or sont autant d'aventures dans les tréfonds des civilisations et des consciences. "J'aime les hommes qui plongent", dit-il en reprenant la devise de son maître Melville, et il ajoute : "Dans chaque livre, je n'hésite jamais à prendre des risques et à tenter des choses que je ne suis pas sûr d'être capable de réaliser."
Michael Ondaatje, in l'Express.

Nouveauté : Les Médicis, d'Alexandre Dumas, Réédité par la Librairie Vuibert - Paris

"Comment de petits apothicaires roturiers sont-ils devenus de nobles princes florentins et les plus grands mécènes du Quattrocento? Depuis Côme l'Ancien au début du XVe siècle jusqu'à l'extinction de la lignée en 1737, la légende des Médicis est nourrie de trahisons, complots, assassinats et amours violentes. Et l'histoire de cette famille à laquelle Florence doit ses heures les plus glorieuses ne pouvait que subjuguer Alexandre Dumas qui y puisera l'inspiration de ses plus grands romans.
Avec les Médicis, le sang coule et les têtes tombent: conjuration des Pazzi, assassinat du duc Alexandre par son cousin Lorenzaccio, ou gâteau empoisonné par Bianca Cappello, maîtresse de Francesco Ier de Médicis... Mais ils ont aussi su reconnaître le génie de leurs contemporains en mettant leur fortune au service de la culture et ont financé et protégé les plus grands noms de la Renaissance italienne: Galilée, Botticelli, Dante, Pétrarque, Cimabue ou Boccace." AFP

Alexandre Dumas avait fui la France en 1840. Ruiné il saute sur une commande: pour 70 000 francs, il est chargé d'écrire un texte d'hommage à la famille des Médicis destiné à la Galerie des Offices, à Florence.  C'est ce livre qui est réédité pour la première fois depuis 1845 avec une préface de Claude Schopp.
Hermès

jeudi 20 septembre 2012

Quand la lumière décline, roman de Eugen Ruge, Les Escales Edit. 432p. 2012

Destins croisés entre l'URSS, la RDA, et le monde du début de ce siècle racontés par un écrivain russe, mais d'ascendance allemande. Le balancement des sentiments, des options politiques, la description des milieux dans la société communiste d'avant la chute du mur de Berlin. Tout un univers décrit par un écrivain acerbe, décapant, émouvant parfois. Un roman-récit qui a eu un grand succès en Allemagne où se déroule une grande partie de l'action, l'auteur ayant fui la Russie un an avant l'écroulement du mur. Une sorte de livre "témoignage" ou de roman-fiction...
Intéressant.
14/20
Hermès

Sud Lointain de Erwan Bergot, roman en triptyque, Presse de la Cité/France Loisirs, 1997, 1232p.

Une saga remarquable, très vivante qui raconte la vie d'hommes et de femmes qui se rencontrent en Asie, en Indochine.  De la fin du XIX° siècle au début de la guerre américaine au Viêtnam, à l'arrivée des régimes communistes.
Trois romans qui se suivent : Le Courrier de Saïgon-La Rivière des Parfums-La Maître de Bao Tan forment l'ensemble de Sud Lointain.
L'équivalent des Sagas nordiques avec le parfum de l'exotisme asiatique. Erwan Bergot a très bien décrit ce monde disparu. Monde qui s'est terminé dans la grande folie saïgonnaise avec les trafics, les attentats, le Grand Monde du jeu et de la prostitution du "Parc à Buffles", les rêves de fortune, les combats meurtriers, les plantations d'hévéas, les rizières, les sectes regilieuses comme les Hoa Hao, les Cao-Daïs, les pirates, et l'enthousiasme pour l'indépendance, le fanatisme idéologique etc. Ensemble à quoi a succédé l'intervention et la guerre américaines en Indochine... guerre qui s'est terminée par la prise de Saïgon en 1975 par le Viêt-Cong.
17/20
Hermès 

dimanche 16 septembre 2012

Florian Zeller et Nicolas Rey, deux romanciers trentenaires, dialogue in Madame Figaro

Dialogue intéressant dans Le Figaro Madame de cette semaine entre deux jeunes trentenaires sur le regard qu'ils portent sur la sexualité, le plaisir-jouissance, les femmes, le plaisir d'être père...  En réalité ce dialogue fait apparaître la peur des hommes, ramenés à leur "devoir" de performances sexuelles, la peur des "fiascos", de ne pas être à la hauteur des femmes qui sans cesse demandent et en imposent plus... la Civilisation féminine de "Sex in the City",  des "Amazones" etc. Le jeune trentenaire semble se réfugier dans la paternité comme contre-poids à cette dépendance...  Mais l'émerveillement et le désir des jeunes hommes trentenaires semblerait de ne pouponner qu'un seul enfant, et non une marmaille...

Florian Zeller : romancier précoce, prix Interallié à 25 ans pour La Fascination du pire, il s’est imposé ces dernières années comme l’un des grands noms du théâtre contemporain, acclamé pour ses pièces La Mère ou La Vérité. À 33 ans, il publie avec La Jouissance son cinquième roman, le premier depuis six ans.
Voir la critique d'Hermès.
Nicolas Rey : prix de Flore en 2000 pour son deuxième roman Mémoire courte, Nicolas Rey a également été chroniqueur culturel sur France Inter et Canal+, aux côtés de Pascale Clark. Après le succès il y a deux ans d’Un léger passage à vide, il publie avec L’Amour est déclaré, son septième roman."
Notes in Le Figaro-Madame.
Hermès

samedi 15 septembre 2012

Mon amour a toujours vingt-ans...

Mon amour a toujours vingt-ans
Elle est belle et douce
Mon amour a toujours dix-huit ans
Et nous nous aimons dans cette
Chambre de S.

Mon amour a toujours vingt-ans
Sous le soleil ou sous la neige
Dans l'hiver ou dans l'été
Nous allons tous deux unis
Amants heureux amants
Notre amour a toujours vingt-ans.
HZ.

vendredi 14 septembre 2012

Des pièces de théâtre à voir : Les montagnes russes..., Inconnu à cette adresse... Le malade imaginaire... théâtre avec Bernard Tapie, Richard Berry, Michel Bouquet...

A) "Les Montagnes russes" :Une pièce intéressante très bien interprêtée par Bernard Tapie et surtout une révélation : Romane Portail, dont le jeu tout en finesse a fait mouche. Comme de plus elle est très jolie, élégante, et disons-le : Parisienne, elle a séduit. La pièce a été très bien accueillie au théâtre Marigny il y a quelques années, et elle vient de passer à la télé. Eric Assous a décrit deux personnages types du théâtre : le vieux bougon, qui croit être un tombeur de ces dames, et une jeune femme dynamique, ironique que l'on prend pour ce que l'on veut, et qui se révèle ne pas être celle que l'on croit... Surprise...
Deux personnages pendant deux heures ! Un théâtre économique !
B)"Inconnu à cette adresse" de Kressman Taylor. Un échange de lettres que l'on ne présente plus et qui décrit d'une façon nette la montée progressive du nazisme, de la dictature dans l'Allemagne des années Trente. Le texte de ces lettres est si fort que n'importe qui en les lisant sur scène ou dans une chambre, ressent une profonde émotion...
Elle va être réinterprêtée par Richar Berry et Franck Dubosc, au théâtre Antoine à Paris.
C)"Le malade imaginaire" avec Michel Bouquet, et une brillante distribution dans une brillante mise en scène, dans de brillants décors...
18/20
Hermès

dimanche 9 septembre 2012

Lecture recommandée : La Vie d'Arséniev, d'Ivan Bounine.

C'est un très beau texte. Plein de jeunesse et de fraîcheur, très bien écrit, très bien traduit...
Hermès

vendredi 7 septembre 2012

Baccalauréat... Extrait de la Vie de Milley Brose, roman Henry Zaphiratos


"Nous avons dansé tout l’été. Un bel été où tout est neuf, où l’on fend l’air frais, sous les ombres des platanes, dans des avenues riantes, avec la mer infinie devant soi. Sur le panneau du lycée Masséna j’ai lu mon nom : j’étais reçu. Ce à quoi je m’étais obligé, ces années d’adolescence : une quête de connaissances dans une traversée solitaire, souvent douloureuse, pressée par la guerre, parfois enthousiaste, avait trouvé son aboutissement. J’avais le bac ! Je me sentais libre de mon avenir, libre de choisir ma voie. Et je dansais dans un tourbillon de fêtes, un tourbillon de jeunes filles qui entouraient Géo, ma cousine. Les nuits de Nice étaient bleutées. Je découvrais sa baie et le léger ressac, illuminés. Pendant ces quatre années, je n’avais pas plongé dans la mer, aussi je la redécouvrais avec délice. Je redécouvrais mon corps, l’univers des jeunes filles. Tout si différent de l’époque de NT. La mer n’était plus la même, l’univers avait changé. J’avais changé. Géo un matin, dans l’appartement que ma mère avait loué pour les vacances, avait posé son bol de chocolat, m’avait inspecté de haut en bas et avait déclaré : « Milley, tu as une petite moustache. Sianne te plaira. »"   
La Vie de Milley Brose, extrait. Henry Zaphiratos 

jeudi 6 septembre 2012

Comme un parfum d'ylang-ylang, de Paul Couturiau, roman, Presses de la Cité, 402p. 2009

Il y a de très beaux romans sur l'Asie, dont ceux de Pearl Buck. Que dire du roman de Paul Couturiau ? Une documentation solide, puisée dans les livres sur l'époque, les journaux, les documents des Missions Etrangères à Paris, des intrigues languissantes, une écriture sans charme, plate. Aucune évocation du Hanoï de 1885-1886, sinon une succession de clichés sur la ville chinoise, la ville annamite, la Concession française, une succession d'histoires-clichés sur la vie locale des Européens, des Français au Tonkin à cette époque, sur les lettrés ou les Annamites (Viêtnamiens), les maladies tropicales, une "Marguerite Duras" de l'époque qui crée une école pour les enfants du pays, l'inauguration de l'affreuse cathédrale de Hanoï, le jeune français fumeur d'opium et homo, etc. Rien sur le romantisme de l'aventure pour certains, la recherche de la voie vers la Chine, les rapports profonds entre les Viêtnamiens et les Français, le métissage, les oppositions entre ceux qui étaient imbus de leur supériorité factice, et ceux qui aimaient, s'adaptaient au pays, les duels qui parfois les opposaient... Aucune profondeur. Ennuyeux. Très loin de la folle aventure de ces hommes décidés à construire leur vie, l'aimant avec passion, hommes lancés depuis le XVI° siècle à la découverte de l'Asie, de ses trésors, de ses secrets, de sa force, de sa beauté, de ses cultures... Ici, dans ce bouquin : Rien.
Et une écriture "robinet".
10/20 
Hermès

lundi 3 septembre 2012

Y revenir; de Dominique Ané,Stock Editions, 96p. 2012 12€50

La mode littéraire de ces jours-ci est à raconter des auto-histoires sur le passage de la frontière entre la banlieue et Paris (Lisières), entre la petite province et la grande ville, entre le sexe normal et l'inceste, entre le pauvre, le coincé, et la vie tout court, et au mieux le Loto ou l'Euromillions (fric-renommée-baraque-voiture-voyages au Maldives -summum des summum de l'extase voyagiste), ingrédients du succès en librairie avec le cul.
Ici, c'est un petit livre qui se lit en quelques petites heures. Il est bien écrit, et c'est pas mal. Il se situe entre "Le Petit Chose" et "Vipère au poing", mais, holà ! Très très loin... Bref une histoire d'un petit garçon d'une famille de la petite fonction publique, père instituteur, mère au foyer, communistes intransigeants, grand-père saoûlographe qui l'effraie ; enfant isolé au milieu de la bouserie des champs qu'il n'aime pas, comme au milieu d'un océan de tristesse, puis dans une petite ville médiévale, Provins, dont le maire fut de longues années Alain Peyrefitte (qui s'en souvient ?), entourée de murailles, avec son château, son église, et sa grisaille absolue, des copains d'école couci-couça (Je t'aime, moi non plus..) Et au milieu de cette mélancolie, une fleur naît, la musique, la littérature... Le petit garçon glisse de la lisière, de l'insignifiance vers une petite notoriété... et se souvient de sa tata Jacqueline, extrait: "Tout ce qui a trait aux odeurs et aux déjections fait l'unanimité, et nous sommes friands d'histoires où les matières fécales occupent le premier plan... La vulgarité afflige ma tante, elle la ramène peut-être à une autre époque, avec la pauvreté tout autour d'elle, les gueules ravagées par l'alcool, la promiscuité, à sept dans un deux pièces porte Clignancourt, et la guerre, les privations."
Un petit témoignage d'une époque d'avant les grandes barres de béton avec tout le confort et... la morne tristesse de l'ennui malgré la télé couleur, Drucker, LePers, ONPC, Sébastien et Cie. Barres de béton avec parcs, bus, parking où s'est dilué l'idéologie communiste.

Dominique Ané est chanteur, il a publié plusieurs albums : L'Horizon-2006/Auguri 2001
12/20
Hermès

samedi 1 septembre 2012

King Kong Théorie, de Virginie Despentes, Grasset édit. 160p. 13,90, 2006

Un cri de révolte d'une femme contre les hommes, la société machiste. Une sorte de prolongation d'un hurlement d'un sexe qui se revendique libre, viril(e), face aux hommes qui ont fabriqué, organisé la société de contrainte contre les femmes. "Nous sommes le sexe de la peur, de l'humiliation, le sexe étranger. C'est sur cette exclusion de nos corps que se construisent les virilités, la fameuse solidarité masculine, c'est dans ces moments qu'elle se noue." fin de citation, p.37.
Un livre à lire pour découvrir le visage de la souffrance, de la colère, de la révolte. Les femmes que l'on baffoue ! Une dimension tragique et douloureuse.
Dieu merci, tous les hommes ne sont pas ceux décrits dans ce bouquin !
15/20
Hermès