mercredi 29 décembre 2010

A propos de "De battre mon coeur n'a jamais cessé" de Pierre Juquin, (mémoires d'un membre du Comité central du PCF.). l'Archipel Edit. - 2010

La pensée socialiste-communiste a émergé au XIX° siècle et a enflammé plusieurs générations de jeunes bourgeois, qui ont agi parfois comme des "terroristes" à leur époque. Des milliers d'attentats dans la Russie et en Europe, la "Révolution" bolchevick de 1917, Staline, le Tchekisme, la NKVD, le Goulag, puis le Pacte Germano-soviétique(Molotov-Ribbentrop) de 1939 qui a ouvert la Deuxième guerre mondiale, les folies meurtrières des régimes totalitaires communistes, Polpot, le maoïsme, des morts par dizaines de millions, des souffrances apocalyptiques etc. Une barbarie affreuse et inimaginable. Alors comment un penseur modéré, un "gentleman" comme M. Pierre Juquin a-t-il pu être happé par une telle idéologie ? Louis Aragon,dont il écrit une biographie, lui aussi, a sombré dans cette idéologie effroyable, et a célébré l'injustifiable. Ses hymnes au Petit père des peuples restent en travers de la gorge de toute la littérature française du XX° siècle.
Hermès

mardi 28 décembre 2010

Crise au Sarkozistan , préface de Daniel Schneidermann, Arretsurimages.net, Editions Lepublieur.com 90pages, 10€ 2010

"Crise au Sarkozistan", préfacé par Daniel Schneidermann et distribué uniquement sur Internet, aurait déjà été vendu à 15000 exemplaires. Nicolas Gru nous informe sur l'EXPRESS de la parution de ce livre, une satire de l'ère Sarkozy attribuée au patron d'Arretsurimages.net Daniel Schneidermann. Celui-ci, qui n'a signé que la préface du livre, a choisi de se passer d'un éditeur traditionnel pour sortir le livre avant Noël. Il édite le livre avec Arrêt sur Images et le fait publier et diffuser via Lepublieur.com, au prix de 10 euros l'exemplaire, hors frais de port. Un type de contrat selon lequel l'auteur touche 40% des recettes du livre, au lieu de 10/20% habituels. Contacté par LEXPRESS.fr, Daniel Schneidermann confirme les chiffres de ventes.
"Crise au Sarkozistan" que nous n'avons pas encore lu, relaterait l'actualité française transposée dans un pays inconnu et peu démocratique, vue par "un journaliste étranger qui tient à son anonymat". L'ouvrage a bénéficié du soutien de Pierre Assouline qui a salué sur son blog l'originalité et le succès de cette publication sur le Net.
Il faut saluer le développement de l'édition et sa diffusion via le Net.
Hermès

dimanche 26 décembre 2010

Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants, de Mathias Enard, roman, Actes Sud Edit. 160p. 17€. Prix Goncourt des Lycéens 2010

Le titre du livre est emprunté à R. Kipling "Au hasard de la vie". C'est un petit livre intéressant par son érudition, et la magie qu'opère le seul nom de Michel-Ange, dont le David, le Moïse, le plafond de la Chapelle Sixtine entre autres soulèvent l'émerveillement et l'enthousiasme. Les faits principaux que révèle ce roman sont réels : le projet de pont à Constantinople pour joindre les deux rives du Bosphore, projet lancé par le sultan Bazajet et pour lequel Michel-Ange, entre la livraison du David et les travaux du Moïse pour le pape Jules II, a fait un court séjour sur la Corne d'or. L'auteur, page 153, en fait un petit résumé. Le plan du pont projeté, dessiné par Michel-Ange est bien au Musée de la science à Milan, et dans les archives ottomanes, tout comme l'inventaire de ses objets laissés sur place à son départ.
Les lycéens ont attribué le Goncourt à ce livre probablement pour son intérêt historique et pour la part de rêves que suscitent et Michel-Ange, et Constantinople, que les Ottomans ont prise cinquante ans plus tôt. Ainsi leur apparaît le balancement entre la chute de Constantinople en 1453, et la fin du Califat arabe andalou, en 1492, année de la découverte de l'Amérique...
Avec ce contexte historique, le charme de découvrir que c'est un ami et biographe de Michel-Ange, peintre comme lui, Ascanio Condivi, qui relate cette invitation du sultan. Le livre apporte un petit côté "reportage" de ce que l'auteur a imaginé du Constantinople de l'époque : les poètes, les chanteuses andalouses, les tavernes, le marché aux esclaves, Sainte-Sophie transformée en mosquée, etc. à travers le récit imaginé des aventures de ce bref séjour du peintre.
C'est du domaine de l'esquisse. Cela permet de gommer les guerres endémiques, l'enlèvement des enfants pour en faire de terribles et fidèles janissaires, la préparation des forces ottomanes dans les Balkans pour partir à l'assaut de l'Europe... etc.
Après ce séjour de quelques semaines, Michel-Ange retournera en Italie sans être payé, et le 14 septembre 1509, un terrible tremblement de terre secouera Constantinople et mettra à bas le début des travaux de ce pont, dont l'esquisse est publiée dans le livre.
P. 120 : rappel d'un adage "on peut mesurer l'importance de quelqu'un à la puissance de ses amis."
Une écriture simple, quelques pages lyriques sur le rêve à demi-éveillé de l'amour.
10/20
Hermès

dimanche 19 décembre 2010

La Grèce est en deuil, Jacqueline de Romilly est morte...

Jacqueline de Romilly la grande helléniste est morte hier à 97 ans après avoir défendu toute sa vie la culture grecque. C'était l'ambassadrice de l'Hellénisme, et elle luttait pour que l'étude du grec restât aux programmes des lycées. Son exigence venait de sa connaissance profonde des fondements de toute la culture occidentale et mondiale basée sur le socle de la pensée, de l'art, de la philosophie, des sciences, physiques, mathématiques, géométriques, historiques de la Grèce. Les "Humanités", c'est à dire l'étude du latin et du grec, base de toute la culture occidentale, qui s'est développée tout au long des siècles, semble aujourd'hui marquer un temps d'arrêt, et peut-être, être sur le point d'être abandonné par le diktat de ministres, de fonctionnaires sans culture, le regard fixé sur l'horizon de l'électronique, l'informatique, les sciences de création, et de modernité, en oubliant que toutes ces sciences SONT INCLUSES dans les découvertes, les raisonnements, les études des Grecs, il y deux mille cinq ans! Or l'équilibre que l'homme occidental, et mondial a trouvé aujourd'hui après avoir traversé les épreuves inouïes de la servitude, l'ignorance, la bêtise, des siècles passés, il le doit au phare lumineux de la pensée grecque de l'Antiquité, qui a guidé tous les penseurs, chercheurs, artistes à travers les siècles. De cela Jacqueline de Romilly en était pleinement consciente, et c'est pourquoi inlassablement elle le rappelait à travers son oeuvre, ses Thucydide, Alcibiade, La douceur de la pensée grecque, Les Guerres du Péloponnèse etc. une oeuvre immense qui permettra à tous d'aborder ces rivages enchanteurs et positifs de la civilisation grecque.
Henry Zaphiratos

samedi 18 décembre 2010

Le mariage de Dominique Hardenne, de Vincent Engel, roman, JC Lattès, 250p. 2010

Sinistre. Le courage et la persévérance de l'auteur est à saluer. C'est un livre que je n'ai pas du tout apprécié. Le thème est sinistre : Des soldats dans une guerre perdue. Le retour de l'un d'eux dans son village, glacéfié par une bombe A. Il y retrouve ses souvenirs, ceux de sa mère, dans des photos retrouvées et des balades à travers les maisons du village... Pas gai !
Style plat, prétentieusement "populo".
5/20
Hermès

vendredi 17 décembre 2010

L'Entravée -Requiem pour Linda B, roman d'Ismail Kadaré, Fayard, 206p. 2010

Enver Hodja, le prof de français communiste devenu le farouche dictateur de l'Albanie après la Seconde guerre mondiale,a enfermé son pays et son peuple dans un carcan de fer de suspicions, complots, répressions,espionnages etc. tout ce qu'un pays communiste peut rêver pour des "lendemains qui chantent".
Ismail Kadaré a vécu toute cette période. Né en 1936, il avait dix ans à l'avènement du Guide, et comme il se tournait vers la littérature, et qu'Enver Hodja avait du respect pour cette matière, tant qu'elle ne s'occupait pas de politique, Ismail Kadaré a pu vivre, analyser, respirer le parfum de la fleur empoisonnée que l'URSS, puis la Chine maoïste, le Castrisme de Fidel Castro cultivaient, et dont ils protégeaient la fleur vénéneuse. Aussi Ismail Kadaré a-t-il vécu dans l'ombre des écrivains grecs de l'Antiquité, des Latins. Ils n'étaient pas dangereux, ils avaient disparu, et on pouvait leur faire dire ce que l'on voulait.
Son dernier livre parle de l'époque glaciaire du communisme albanais, et d'une des lois discriminatoires du régime : la Relégation politique. Une malheureuse jeune fille, Linda B. se suicide. Une enquête est ouverte, car c'est une fille d'une famille reléguée tous les 5 ans, parce que faisant partie de l'ex-classe bourgeoise. Aussi avec sa famille est-elle reléguée dans un trou de province. Mais elle rêve de la capitale Tirana ! C'est son Eldorado, son "Amérique" à elle. Et par l'intermédiaire d'une copine Migena obtient que l'un des dramaturges du régime, un certain Rudian Stefa lui dédicace son dernier bouquin. ! Las c'est violer la loi ! La copine devient la maîtresse de ce Rudian, et transmet par attouchements voluptueux les joies de l'amour à la jeune Linda. Au cours d'un bal, quelqu'un les découvre dans les toilettes de la salle de bal du patelin, et elles sont soupçonnées d'être des lesbiennes. Suicide de la jeune Linda B.
Tout le bouquin tourne autour d'une enquête psychologique que mènent les affidés du régime et le dramaturge Rudian.
Une histoire casse-tête, très régime inquisitorial du communisme "intello".
Traduction très banale.
7/20
Hermès

"Tendre est l'amour" roman de Henry Zaphiratos - extrait --

"Elle était partie avec ses parents, l’intermède de D. était terminé. Ces jours où je pédalais à toute vitesse pour tenter de l’apercevoir à la sortie de son collège. La ville tout à coup était vide, et somptueuses étaient ses avenues de merisiers roses sous un soleil éclatant. Je n’entendais pas Paul qui tremblait pour nous, pour ces péchés que nous pourrions commettre. Mais c’était irrésistible dans la pureté de ce sentiment si fort, si puissant qui me conduisait vers elle. J’avais le feu dans l’esprit, dans le corps. Toutes mes études tournaient autour d’elle. Je la voyais en Bérénice, en Chimène, et je lisais en cachette les poèmes d’amour de Ronsard, de Villon, de Verlaine. J’en écrivais. Je les cachais. Je priais avec ferveur pour elle parce que Livia m’avait dit que son amie était d’une famille protestante."
-Extrait de "Tendre est l'amour"-Henry Zaphiratos - © 2010-

jeudi 16 décembre 2010

"Le choix des livres" à propos de la note du Figaro

"Trouver un "bon" auteur, un "vrai" écrivain aujourd'hui est une véritable gageure. La médiocrité est omniprésente. Les "écrivains" contemporains francophones de ce début du XXI°siècle sont archi-nuls. C'est le résultat de ces années "intellos" de déstructuration du roman, de l'écriture, de la pensée, du style etc. C'est un drame que de prendre des vessies pour des lanternes, M. Houellebecq pour Paul Valéry, d'autres parlant de nuages et d'avion pour Saint-Exupéry..., des journalistes pour des écrivains etc. C'est dramatique pour la pensée, la langue, la littérature...
Henry Zaphiratos

Un commentaire dans Le Figaro: "Le 16/12/2010 à 15:12
PRETTY : Je suis entièrement d'accord avec vous , je vais à la bibliothèque régulièrement où je lis mes auteurs préférés et de temps en temps j'essaie un de ces nouveaux écrivains , mais hélas aucun ne me donne satisfaction, je vais donc me rendre sur le site que vous indiquez .Merci à vous"

lundi 13 décembre 2010

NAGASAKI, nouvelle de Eric Faye, Stock, 108 pages, 13€, 2010 Grand Prix de l'Académie Française 2010

Shimura est un fonctionnaire lambda de la météorologie de Nagasaki. Il vit seul et s'aperçoit que son jus de fruit matinal baisse de volume quand il rentre chez lui. Quelqu'un donc s'est introduit dans sa demeure. Il fouille en vain. Inquiet il surveille de son webcam sa maison. En effet, une ombre... une femme. Il dépose plainte on arrête une jeune femme qui se lovait dans le haut de son placard mural. Procès, il retire sa plainte, la jeune femme sort de prison après 5 mois.
Elle retrouve la rue, et maintenant c'est elle qui parle. Elle avait résilié le bail de son logement, et sans emploi se retrouvait SDF. L'été, tout est beau pour dormir à la belle étoile(dixit l'auteur qui n'en a sûrement pas fait l'expérience), mais l'automne venu elle revient vers la maison de son enfance... celle qu'ont fait reconstruire ses parents après le bombardement atomique du 9 août 1945, suite à celui du 6 août sur Hiroshima. Elle s'aperçoit qu'elle est occupée par un petit homme qui souvent en laisse la porte ouverte pour aller au travail. Elle y entre, s'y installe en catimini... Elle y retrouve sa chambre etc. A la fin du livre, on apprend qu'elle faisait partie du groupuscule clandestin "Armée rouge unifiée", anti-américain pour cause de bombe A, qu'elle est catholique... qu'elle a plongé dans la drogue, qu'elle a eu de nouveaux papiers d'identité, qu'elle a été salariée, extrait : "J'ai vécu de divers emplois salariés et n'ai jamais pu saisir la seconde chance que m'offrait mon nouveau non. Voilà."
Un livre plat. On a besoin de se gratter pour en continuer la lecture. L'auteur s'exalte en comparant l'intruse aux Portugais qui n'avaient le droit, sous les Shoguns, de ne commercer avec le Japon que par un îlot de Nagasaki, et en comparant les pièces de son appartement aux trois grandes îles de l'archipel nippon...
Banalité de l'écriture. Loin de "Hiroshima mon amour"
11/20
Hermès

mercredi 8 décembre 2010

" LA CONJURATION DES ANGES " AVEC DEDICACE DE L'AUTEUR !

EXEMPLAIRES avec DEDICACE de L'AUTEUR

DU CHEF D'OEUVRE DU ROMAN FANTASTIQUE :
Un meurtre a été commis dans le parc de Versailles...
Qui a réveillé les GOLEMS ?... Pourquoi ?...

"LA CONJURATION DES ANGES"
de Henry Zaphiratos

430 pages ISBN 9782702712061 Prix 22 €
frais d'envoi 6 €
____
Total 28 €

VOUS POUVEZ PASSER LA COMMANDE par courriel sur : henrizaphiratos@orange.fr

lundi 6 décembre 2010

Splendeur du Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand-Jean-Paul Rappeneau, rediffusé sur Arte.

C'est un immense chef d'oeuvre. Je viens de le revoir ce soir sur Arte, et je reste ébloui. Edmond Rostand a une jeunesse d'esprit et un sens racinien des alexandrins, avec une modulation si fine, si chantante que Gérard Depardieu restitue avec une délicatesse et une sonorité de grand virtuose de la musicalité de la langue. C'est un des sommet de l'art français. Tout y est, et Jean-Paul Rappeneau a apporté son art et sa finesse pour l'adaptation (avec Jean-Claude Carrière), les décors, les cadrages, le chef-opérateur a construit la couleur des scènes avec sensibilité. Les scènes du siège d'Arras avec l'attaque des Espagnols sont des moments inoubliables. Ce film est vraiment un petit trésor de culture, de raffinement. Jacques Weber, Vincent Pérez et les autres interprètes se sont fondus dans les personnages. Au-dessus d'eux planaient les ombres des grands philosophes, des grands penseurs, mêlées à la clarté de la lune dans la scène finale. Un sens profond de l'esprit et de l'art français.
Henry Zaphiratos

Jean de La Fontaine chez Michel Drucker... "Vivement Dimanche prochain !" !

Michel Drucker veut précipiter le temps... Il nous invite déjà à "Dimanche prochain"...Soyons plus calmes et tentons de nous retenir à hier après-midi... Les émissions de Michel Drucker sont très vivantes, très dynamiques et elles ont une qualité supérieure en ce qu'elles sont gaies. Personne ne pourra plus crier comme Juliette Greco "Je hais les dimanches". C'est un temps révolu, un temps sans télé, sans Drucker pour les après-midi. Hier, surprise, nous avons eu droit à l'arrivée de notre ami Jean de la Fontaine avec trois fables interprétées par Jean-Laurent Cochet, un de ses élèves, comédien, et un candidat à la future présidentielle François Bayrou. Heureux que nous ayons un amoureux des lettres, de l'Histoire, de Pau, du Sud-Ouest, car nous avons eu droit à un petit festival d'amitiés profondes sous le regard heureux des spectateurs et de Michel Drucker. Même Wikipédia a été invité à la fête avec ses millions d'internautes contributeurs.
Une joyeuse après-midi avec le club de "Vivement dimanche..." et Canteloup toujours aussi hilarant.
A un "Vivement dimanche prochain..." surprise !

Jean-Laurent Cochet a récité "La Citrouille et le Gland"
François Bayrou a récité "Le loup et le chien" avec humour sur le passage du "collier" qui enserre le cou du chien.

Hermès

samedi 4 décembre 2010

A 78 ans le prix Nobel le Professeur Montagnier est recruté par une université de recherches de Shanghai, Johnny Halliday, 67 ans, a chanté à... AFP

Le célèbre médecin âgé de 78 ans va diriger une équipe de chercheurs au sein de la prestigieuse université Jiaotong de Shanghai (est de la Chine). Un "Institut Montagnier" sera créé dans l'un des bâtiments du département des sciences de l'université plus que centenaire.

L'embauche de Luc Montagnier a été officialisée par une cérémonie de nomination le 18 novembre dernier, selon un communiqué publié par l'université Jiaotong.

Le professeur Montagnier a été le co-lauréat du prix Nobel de médecine en 2008 avec la virologue Françoise Barré-Sinoussi pour avoir co-découvert le virus responsable du sida.
Il a consacré 25 ans de sa vie à des travaux sur ce fléau. A l'âge de 65 ans, la loi française lui avait imposé de prendre sa retraite. "Une mesure scélérate, scandaleuse, qui risque de provoquer une fuite de cerveaux français", s'était-il indigné.

Hier soir, vendredi, à Montpellier, Johnny Hallyday, 67 ans, est monté sur scène et a chanté lors du concert de Matthieu Chedid, alias M. VIDEO

Hermès

vendredi 3 décembre 2010

A propos des tests effectués par des lecteurs sur le livre numérique. Publié par l'Express.

A lire ces commentaires positifs pour le livre numérique des quelques lecteurs-cobayes, on peut déjà dire que ce livre va prendre 50% du marché. Il va devenir incontournable car facile à manipuler et à stocker d'après ce que je comprends. D'autre part si les caractères sont gros et lisibles, cela facilite la lecture. J'ai l'impression que c'est un tournant gravissimme pour les libraires, diffuseurs, distributeurs. L'engouement des bobos branchés, des jeunes nés dans l'électronique va être décisif. La bataille va se dérouler dans les prochains mois. Le snobisme va jouer un rôle capital. celui qui n'aura pas son livre numérique, dans sa poche, sur son bureau, sur son étagère sera déclaré "ringard". La bataille pour le livre classique sera perdue, son champs va se réduire à une clientèle vieillissante... Dommage... mais que faire contre le progrès ? A moins d'un combat sur les "auteurs", les "thèmes", style résistance du cinéma contre la Télé, le DVD etc. Mais déjà le cinéma Art-Essai est mort, reste le grand spectacle, ou les thèmes style les "Ch'ti". Mais les auteurs qui pèsent lourd tomberont dans l'escarcelle des grands groupes du Numérique. Alors ?
Mais peut-être que le charme de l'"objet" livre sera le plus fort et que celui-ci pourra résister victorieusement ? Il faut le souhaiter pour le bonheur de la lecture.
Henry Zaphiratos

jeudi 2 décembre 2010

Débats... "Ce soir ou jamais" et "Chez Mickaël Guedj", hier, 1° décembre 2010 à la TV

Ils débattaient hier des déficits abyssaux des Etats de la planète. Et c'était très intéressant d'apprendre que jamais les Etats endettés jusqu'au cou ne pourront rembourser leurs dettes "gagées" sur leur potentiel économique. Les USA super-endetté, idem les pays de l'Europe, sauf l'Allemagne, bon élève, qui contrôle tout. Les pays "riches" effacent les dettes des pays pauvres de la planète, et traînent leurs déficits. M.Jacques Delpla, brillant économiste, faisait remarquer que les Grecs étaient riches, que la vie en Grèce était chère, mais que l'Etat grec, lui, était pauvre. Economie parallèle... Il disait que jamais l'équilibre ne serait trouvé, et qu'il n'y avait aucune solution, sinon envoyer une armée débarquer sur les côtes de l'Hellade pour tenter de se faire rembourser ! On voit mal les fonds de pensions et autres multi-multi investisseurs lever une armée etc. Délirant et impossible. Idem pour les pays comme la Grèce, l'Irlande, le Portugal ?, l'Espagne ? la Belgique ? etc. Donc débat et situation insoluble... Je ne sais plus quel chaîne de TV va s'amuser à nous mettre sous les yeux l'aggravation seconde par seconde de la dette publique de la France... Cela ne changera en rien nos habitudes politiques, économiques, financières etc. Quant à savoir quand et comment nos gouvernements rembourseront cette dette qui sera pharaonique, impossible. N'en parlons pas, faisons
comme si... avec de petites économies de ci-delà, remettons tout cela aux Calendes grecques...
M. Jacques Delpla a dit quelque chose d'intéressant : Si on veut faire une politique de gauche, il faut la faire avec des moyens de gauche (impôts... lesquels ?)
Si on veut faire une politique de droite, la faire avec des moyens de droite.

A cela nous avons eu une interview rediffusée de l'archi-archi-archi-Milliardaire US
M.Warren Fawcett qui s'est plaint de ne pas payer assez d'impôts, et que les riches, les très riches aux USA, ne paient pas assez d'impôts... D'ailleurs lui-même et Bill Gates ont déclaré qu'ils allaient donner la moitié de leur fortune à des Fondations humanitaires... En France, les très très riches dorment sur leur magot, ou en distribuent des miettes dans leur entourage ou à quelques oeuvres humanitaires pour se donner bonne conscience, ou le placent en oeuvres "d'art" pour accroître leur renommée, leur pub, et augmenter ce fameux magot.

A voir les admirables châteaux, les abbatiales extraordinaires etc. on a vu et compris le luxe fantastique, basée sur la puissance formidable que détenaient l'aristocratie, le haut-clergé dans la France de l'Ancien régime. Aujourd'hui tout cela existe dans un monde parallèle.

Sur une autre chaîne, chez Mickaël Guedj, Françoise Dorin, Malek Chebel, le président Debré, le père Alain de la Morandais, le grand rabbin Haïm Korsia débattaient sur l'ostracisme dont seraient victimes les "vieux". Au cours de cette émission fut diffusée une interview de Michel Tournier par le père de la Morandais, l'écrivain aux 15 millions de livres vendus, à 86ans, semblait abattu, désenchanté au point d'attendre la mort dans son sommeil.

Les vieux SDF qui meurent dans le froid n'ont pas d'interview...

Tout ceci en contraste : le battant de Françoise Dorin, du président Debré, ... ailleurs, la forme télévisuelle de Mme Bettencourt, de l'archi-archi-archi Milliardaire Burguett, tous ces battants de "jeunes-vieux", comme ces femmes de 55 ans, 65 ans etc. rejetées par leurs sociétés, qui font fi de leur potentiel et connaissances-expériences, et qui continuent à travailler pour exister ou subsister...

"Jeunes-vieux" ! -Horreur de ces mots ! La vieillesse est dans l'esprit !

"Ecrivains, veuillez créer un nouveau mot , please !"

Et puis, RMC nous annonce la mort d'un sans abri de 78 ans à Ivry... des drames inouïs dus à la pauvreté, la misère...

Conclusion : Les pays riches ne rembourseront jamais leurs dettes, et les créanciers le savent, qui sont super heureux de toucher des intérêts conséquents... Les hommes politiques de droite ou de gauche doivent le deviner.
Alors pourquoi pas une politique pour éradiquer la pauvreté et la misère ?

Question ?


Hermès

lundi 29 novembre 2010

Un Goncourt des riches : La Carte et le Territoire de Michel Houellebecq - Flammarion -2010

Michel Houellebecq a travaillé comme un moine bénédictin avec Google sur son bureau. Il a suivi l'exemple de son ami Beigdeber, enserrer son texte dans un réseau inextricable de publicité voilé, de célébrités, de sujets à la mode, de problèmes existentiels, d'analyse du présent architectural et pictural, de "drames" personnels, de rapports familiaux "France XXI siècle" etc. Tout ce que véhiculent Jean-Pierre Pernault, Julien Lepers et "Questions pour un champion", les infos, les "Arlette Chabot", etc. Michel Houellebecq ne pouvait pas ne pas recevoir le "Goncourt". C'est le Goncourt de la consécration de ce début de siècle du consumérisme à outrance, où tout est dans tout et en fait dans rien. Michel Houellebecq est un philosophe du désespoir, et il enrobe son propos des fleurs de la rhétorique d'aujourd'hui que sont Mercedes ClasseA métallique, Artprice, Francis Bacon, Jésus-Laguiole, TF1, Théorie de Popper, Nespresso, Tocqueville, Michelin, Bille Gates, Steve Job, Grotius, le Bauhaus, Stella Artois, Carlos Slim Helu, Bugatti Veyron 16,4 Fourier, Pré-Raphaélistes, Byzantinesque, François Pinault, Ryan-Air par Beauvais-Tillé, Fnac, Nikon-D3x, Leader-Price, Carrefour, Casino etc. etc. De quoi remplir un Bottin-mondain nouveau style. Tout ceci à travers l'histoire d'un photographe-peintre, fils d'un riche promoteur de plages pour Jet-riches (Abou-Dhabi etc.)(toujours riche...pas de loser dans son univers, sauf la "loserie" pour tous dans la mort). D'ailleurs son promoteur de père se fera euthanasié en Suisse, après avoir quitté ses "affaires" à cause de son âge...(mouroir de riches etc.)
Le truc pour exciter les Goncourt, c'est de faire apparaître l'auteur soi-même, c'est-à-dire Houellebecq en personne, comme auteur, et de le faire mourir, pour donner lieu à une enquête abracadabrantesque dans les milieux des super-extravagants-riches amoureux des insectes... De quoi ravir Bernard Pivot, Didier Decoin etc.
Un livre pour riches, pour cadres intellos branchés.
Il y en a pas mal, d'après le nombre de ventes de Livre-Hebdo : 300/400.000 exemplaires.
Style "lisable" sans plus.
12/20
Hermès

dimanche 28 novembre 2010

Des gens sans importance...

La nouvelle est tombée : la première victime de la vague de froid de ce début d'hiver est une pauvre femme de 40 ans, SDF, à Marseille. L'an passé, il y a eu, 385 sans abris qui sont morts de froid. Cette année combien ?
Il y a des "maraudes", l'intervention de la police, les appels sur le 115, mais tout ceci, année après année, est vain. Il y aurait plus de cent mille sans abris en France, peut-être plus... Tout un quartier de Paris, la moitié de Strasbourg, un quart de Nice... Et on n'arrive pas à solutionner le problème... TGV, Aérospatial, lutte contre le Sida, recherches médicales etc. Mais on n'arrive pas à sauver le SDF qui est dans la rue, mort de froid...
Il pleut sur les grandes entreprises, les grands financiers, les grands partis politiques, les grandes causes économiques, planétaires des milliards de dollars, d'euros... On pleure dans les cathédrales, les églises, les temples, les mosquées, les pagodes.
Des gens sans importance... qui font mal au coeur.
Hermès

vendredi 26 novembre 2010

La Vie d'Arséniev d'Ivan Bounine, Bartillat Editions 2005, 478p.

Ce roman est un petit bijou à placer dans sa bibliothèque pour en relire des passages de temps en temps. Ivan Bounine (Ivan en russe = Jean) est un auteur de la diaspora russe de 1917. Il a fui la Russie de Lénine,Trotsky, Staline etc. mais il a emporté avec lui l'âme russe, ce qui est considérable. Pendant que ses compatriotes pleuraient, se lamentaient aux sons des balalaïkas, il écrivait, écrivait, et il a pondu des chefs d'oeuvre dont sa "Vie d'Arséniev", et l'Académie de Stockholm lui a décerné le prix Nobel de Littérature en 1933, avec lequel il a pu vivre et écrire à Grasse. Ce livre respire la jeunesse, l'amour de la vie, l'étonnement devant elle, sa découverte petit à petit, avec un esprit fort et sensible à la fois. Ce qu'il y a d'étrange c'est que les Français ont créé leur littérature, c'est à dire, leur façon de penser, d'être, dès le plus haut Moyen-Age avec, entre autres, Le Roman de Renard, La Chanson de Roland, Chrestien de Troyes et ses Chevaliers de la Table Ronde, Lancelot, puis les chroniques sur les Croisades, les chroniques royales, tout ceci continuant la littérature de l'Antiquité sauvée par l'empire byzantin, Venise, les abbayes et pour certaines oeuvres par des savants arabes. Pour la Russie, sortie des ombres des dominations mongoles, tartares, teutoniques, polonaises, il lui faudra, après la conquête des Terres russes sous Ivan le Terrible, l'amour que la steppe, la neige, la beauté de la nature de la Baltique à la Mer Noire, le Pont-Euxin de la Crimée peuplée de Grecs orthodoxes, l'Orthodoxie, pour qu'éclose et se développe la Littérature et la pensée russes. Ce sera alors l'éclosion d'immenses talents comme ceux de Pouchkine, qui mourra stupidement dans un duel avec un noble français, Nicolas Gogol et son Tarass Boulba, Lermontov, Tourgueniev, dont une datcha est à Port-Marly, Tolstoï, de Guerre et Paix, etc. et aujourd'hui la pleïade d'auteurs russes du XX° et XXI°siècle. Ivan Bounine est de ceux-là.
C'est un livre à lire, si l'on veut être dépaysé, vivre dans de grands espaces avec des sentiments forts et subtiles, et laisser parfois le livre près de soi, les yeux ouverts, plongé dans une profonde rêverie...
19/20
Hermès

jeudi 25 novembre 2010

Théophile de Viau (1590-1626) Lettre à son frère

Lettre à son frère
(Extraits)

... Je verrai ces bois verdissants
Où nos îles et l'herbe fraîche
Servent aux troupeaux mugissants
Et de promenoir et de crèche.
L'aurore y trouve à son retour
L'herbe qu'ils ont mangée le jour,
Je verrai l'eau qui les abreuve,
Etj'orrai plaindre les graviers
Et repartir l'écho du fleuve
Aux injures des mariniers.

... Je verrai sur nos grenadiers
Leurs rouges pommes entrouvertes,
Où le Ciel, comme à ses lauriers,
Garde toujours des feuilles vertes.
Je verrai ce touffu jasmin
Qui fait ombre à tout le chemin
D'une assez spacieuse allée,
Et la parfume d'une fleur
Qui conserve dans la gelée
Son odorat et sa couleur.

Je reverrai fleurir nos prés ;
Je leur verrai couper les herbes ;
Je verrai quelque temps après
Le paysan couché sur les gerbes ;
Et, comme ce climat divin
Nous est très libéral de vin,
Après avoir rempli la grange,
Je verrai du matin au soir,
Comme les flots de la vendange
Écumeront dans le pressoir...

mardi 23 novembre 2010

De la sagesse en littérature... (Suite à une interview dans l'Express)

Les lecteurs se moquent pas mal que Marc-Edouard Nabe, ait habité dans le même immeuble que Michel Houellebecq dans le XV° à Paris. C'est formidable qu'il s'acharne à s'auto-éditer puisque les éditeurs se défilent. Ils se défilent pour des dizaines de milliers de manuscrits qui leur sont envoyés parce qu'ils n'y croient pas et ne veulent pas prendre de risque financier. C'est leur problème. Mais qu'un auteur, sûr de son talent, soutenu par pas mal de médias comme Ardisson, Taddeï etc. soit déçu de ne pas avoir un prix, frise le ridicule. Bien fasse à ceux qui sont élus, y compris Virginie Despentes dont je n'ai rien lu, ils sont bénis des dieux. Pour les autres, c'est le talent ou le génie qui compte. Stendhal a attendu 60 ans après sa mort pour être reconnu ! etc. Nabe dit ne donner que 20% du prix du livre aux libraires. Problème d'épicerie, il devrait leur donner 35%, et mettre 30% dans la promotion de ses bouquins : Journaux professionnels et divers, messages radio etc. "On n'attrape pas les mouches avec du vinaigre". Peut-être pense-t-il ainsi compenser par des éclats, une promotion défaillante... Mais une promotion que l'on ne contrôle pas part en eau de boudin. Quant à un Prix, s'il en veut un vraiment, qu'il le crée
comme bien d'autres, et qu'il se couronne.
Hermès

dimanche 21 novembre 2010

L'Empoisonneuse d'Istanbul de Petros Markaris, traduction de Caroline Nicolas, Seuil Edit. 292p. 2010. Voyage sur le Bosphore

Virage à l'Orient toute ! Avec ce polar c'est la découverte d'Istanbul, autrefois appelée Constantinople, la seconde Rome, la ville créée par Constantin-le-Grand au IV° siècle près d'une autre cité antique grecque, Byzance, qui donnera son nom à l'empire romain d'Orient qui deviendra l'Empire Byzantin...
Voilà, nous sommes en plein dans l'Histoire avec ce roman. Le commissaire Charitos en balade avec sa femme sur le Bosphore se trouve enquêter sans le vouloir sur une série de meurtres au fameux fromage "féta", enrobé dans une célèbre pâte feuilletée, délice dénommé TYROPITA. Une vieille femme de 90 piges poursuit de sa froide vengeance ceux qui l'ont fait souffrir dans son adolescence. La Tyropita est un met qui se mange froid.
Cela permet à l'auteur de nous trimbaler à travers tout Istanbul-Constantinople, à travers ses rues, ses boulevards, ses fronts de mer, des marchés, ses églises, le Phanar, Sainte-Sophie, Topkapi etc. avec un interlocuteur bavard, son épouse grecque à l'excès, son homologue turc qui s'appelle Murat, comme le beau-frère de Napoléon, un groupe de Grecs en vadrouille en pullman, à la découverte du reliquat des millions de Grecs qui peuplaient l'Asie-Mineure, et que les "évènements" de 1921( Traité de Lausanne), la loi turque sur la fortune (Varliki) d'Ismet Inonu de 1942(La Grèce était occupée par les Allemands), puis les "re-évènements" du 6 et 7 septembre 1955, la crise chypriote etc. soit 2.000 "Roums" (descendants de Romains) qui y vivent encore au milieu d'églises, d'écoles fermées, de maisons abandonnées...

Une balade sur fond de désastre qui permet à l'auteur, qui est né à Istanbul-Constantinople, d'intéresser des milliers de lecteurs à travers le monde, tant le récit est bien mené, bien truffé de références historiques, avec un point de vue moderne, tranquille car "la Grèce est dans l'Europe", souligne l'auteur.
Une toute petite remarque pour la traduction : le diminutif du prénom Charalambos, n'est pas "Lambis", mais "Babis" ou "Baby".

Un livre à mettre sous le bras quand on va découvrir ces rives époustouflantes du Bosphore.
Note : 14/20
Hermès

PS. La traductrice Mme Caroline Nicolas me fait observer par mail qu'elle a trouvé "Lambis" dans le texte grec. Alors disons que l'auteur avait honte de ce "Babis" qui fait "Bébé" et qu'il a préféré ce "Lambis". Moi, j'aime bien avec la tradition "Babis" ou "Baby". Hermès-Baby

mercredi 17 novembre 2010

SILENCE

Silence des visages,
Gestes assourdis des rameurs,
Les mains jouent,
Châteaux de sable.

Mordre l’espace de tes lèvres
Figer le tremblement de ta gorge
Ton haleine court le long
De mon corps.

Le silence de Dieu
A brisé la glace
De l’Océan.
Il pardonne au Temps,
À toi, à moi, à tous.
Nos doigts dérangent
L’ordre de la
Solitude.

Henry Zaphiratos

jeudi 11 novembre 2010

Les BODIN'S, la mère, Maria et le fils Christian, un duo comique exceptionnel !

Paris-Première a remis ce soir au programme "Bienvenue à la capitale" et "Mariage chez les Bodin". Un programme comique exceptionnel par sa qualité, son humour, sa richesse de trouvailles, par le jeu subtile et rustre à la fois des deux comédiens : Vincent Dubois et Christian Fraiscinet, les créateurs, metteurs en scène, et interprètes de leurs personnages de paysans madrés, rigolos, de la mère possessive et qui fout des coups de boule, et du fils complètement taré, hurluberlu entre Bourvil et Tati. Deux pièces-films excellents, marrants, désopilants, foudroyants.
J'ai beaucoup aimé, nous avons beaucoup aimé.

Christian Bodin marié, et sa mère, la redoutable Maria, nous annoncent pour l'an prochain (Avril) un truc qui va être sensationnellement tordant "Le fabuleux destin D'AMELIE au pays des BODIN'S". A ne pas manquer.

Rigolade garantie.
Note : 18/20
Henry Zaphiratos

LE MATIN

Soleil rouge du lever
Soleil rouge du coucher
Du tableau de Cyrille.
Face à face dans leur splendeur.

Matin heureux de la vie
Où nous sommes à l’unisson
Avec le monde

La jeunesse et l’envie
Coulent en nous
Portant le plaisir et la joie

Soleil rouge du coucher
Soleil rouge du lever
Face à face dans leur splendeur.

Henry Zaphiratos

lundi 8 novembre 2010

Houellebecq et le Goncourt

C'est bien qu'il ait le Goncourt. Il est l'un de ceux, qui ont quelque chose à dire sur le monde dans lequel nous vivons. C'est un témoin brillant. Il a très bien compris la société du spectacle, qui est la nôtre, avec BDB comme pisteur c'était le succès de l'Odéon programmé. Il a aussi raison d'avoir la prétention d'être l'un des grands écrivains d'aujourdh'ui. Il faut être ambitieux, sûr de son talent. Les Goncourt n'ont pas voulu passer à côté d'une oeuvre qui, qu'on l'aime ou non, marque un moment de notre littérature.
Hermès

dimanche 7 novembre 2010

Les Déferlantes, roman de Claudie Gallay, Editions du Rouergue - 2008 "Style Medium Classe"

C'est un roman écrit pour la medium classe soumise à un stress permanent. Pas un mot de trop. Un style lisse, des histoires de gens modestes qui s'entrecoupent dans un petit port de pêche, près d'un phare, d'une maison quasi délabrée, d'un restaurant-bar, lieu de rencontre obligé des pêcheurs, des désoeuvrés, le tout battu par des flots le plus souvent déchaînés, à la pointe de la Hague, près de Cherbourg (là où la flotte de Tourville essuya la défaite navale de la Hougue).
La narratrice ornithologue, sortie de l'Université, a pour mission de décompter, et suivre les nichées des oiseaux de cette région de la presqu'île du Cotentin. On apprend qu'elle a quitté le sud de la France pour fuir le souvenir de son amant disparu. Dans ce coin perdu elle croise Lambert, un homme qui revient au pays pour vendre la maison de ses parents et retrouve des souvenirs douloureux. Les histoires se mêlent. Il y a celle que l'on appelle La Mère, une vieille édentée qui a gardé en travers les souvenirs des frasques de son mari, et qui, extrait :"lapait sa soupe comme un animal assoiffé...", la bistrotière, un sculpteur, Raphaël, et Morgane etc. Un petit monde que l'on découvre au fil des pages, un ton bas, taiseux ou peu loquaces, des sentiments enfouis dans des replis sombres, des gens de mer qui surveillent si des navires venaient à couler pour profiter des "épaves", comme celles de ce capitaine anglais Sir John Kepper, etc. L'histoire se déroule dans le fleuve tranquille de la vie, et se termine par l'amour retrouvé près du calme d'une abbaye montagnarde.

Claudie Gallay a choisi d'écrire aussi un ton "bas", presque chuchoté. Et quoique sa narratrice sorte de l'Université, elle lui fait parler "bistrot". Peut-être qu'institutrice, l'auteure a-t-elle douté des capacités littéraires de ses lecteurs. Ainsi tout le bouquin est-il truffé de : "...quoi ? elle a demandé" pour "demande-t-elle", "elle a continué" pour "continue-t-elle", "elle a grincé", ...j'ai dit.",pour "grinça-t-elle... ai-je dit "... il a dit" pour a-t-il dit, "... j'ai dit brusquement.", pour "ai-je dit brusquement" etc. Mais c'est vrai que cela aurait fait trop "écriture à la Balzac" et qu'un certain public que l'auteure et l'éditeur visent, n'aurait pas compris... Parfois l'auteure détaille les situations dans des phrases comme celles de cet extrait: "-On avait le même positionnement à l'école, son coude là et le mien juste à côté", pour "à l'école nous étions assis côte à côte".

Claudie Gallay raconte sur un ton neutre cette histoire de tous les jours. Et elle a eu raison : Le livre a trouvé un lectorat considérable, on dit qu'il s'en est vendu 300.000 exemplaires... Ce qui semble dire que l'auteure dans son langage feutré, "positionné CM2", a fait découvrir un monde d'entrelacs familiaux et sentimentaux à un large public qui était en manque d'histoires provinciales, où les hommes et les femmes sont "à l'ancienne", bien dans leur rôle respectif, où chacun écoute chacun, le coude sur le comptoir.
Note 12/20.
Hermès

jeudi 4 novembre 2010

La Dictature de la petite bourgeoisie, de Renaud Camus, Privat Editions, 2005, 134 pages,19€ . Quoi ? Cette petite Cocotte ?

C'est un livre fort intéressant qui ouvre une perspective sur notre époque et sur notre cadre social et politique. Renaud Camus, qui est un penseur et un philosophe, y parle à bâtons rompus avec Marc du Saune et expose ses idées. La France avec la "dé-culturation" accélérée de sa population : enseignants, magistrats, médias, hommes politiques, financiers, commerçants, industriels, fonctionnaires, etc. est "tenue" dans le carcan d'une "dictature" de la petite-bourgeoisie. Celle-ci, humiliée, dominée, exploitée durant des siècles par l'aristocratie et la haute-bourgeoisie, se venge en "avalant" et "digérant" tout ce qui faisait l'"exceptionnel" durant les siècles passés, c'est-à-dire, le beau, l'étrange, le superfétatoire,l'extraordinaire, la préciosité, le style, le beau langage, le fantastique dans le sublime... pour ramener l'ensemble des cerveaux, de la société, de la France, au moyen, au médiocre, au nul, à la "massification" du "culturel", de la "touristika", au langage populo petit-bourgeois, à l'argot fonctionnaire, enseignant, au jargon pseudo-pyschologico-littéraro-scientifico-philosophique... bref à l'écrasement de la pyramide de la société, à son nivellement par le bas. Plus d'aristocratie ? Plus de haute-bourgeoisie ? Plus de style ? Des diplômes dévalorisés ? Des baccalauréats du niveau de l'ancien Certificat d'Etudes ? Plus de Happy few dans les musées, mais des queues fantastiques pour "dire" j'y étais ? Plus de littérature ? Des bouquins, mais pas de "livre-livre". Plus de Victor Hugo, plus de Mauriac, etc. mais des livres sur les faits du jour, les chanteurs, les pipeuls... Un monde nouveau aseptisé, sans "passé", sans "ancêtres", qui est né du jour, voilà le monde que nous montre Renaud Camus.
Parce que pour lui, c'est le monde petit-bourgeois qui a envahi et tient la société toute entière, par le truchement du gouvernement, des médias, de la "bien-pensance".
On comprend alors pourquoi le cinéma d'Art-Essai n'existe pratiquement plus, pourquoi les émissions phares de littérature passent sur France-Culture entre minuit et 6 heures du matin, pourquoi les films du Ciné-club commencent à une heure du matin, pourquoi il n'y a plus de livres écrits avec un "style" d'auteur, ils sont rejetés systématiquement par les éditeurs, pourquoi Charles Dantzig explique dans la Grande Librairie que la lecture n'éveille aucun "rêve", ou quelque chose d'approchant, pourquoi c'est le nivellement par la dictature des "marques" etc.
Alors le pouvoir pris totalement, après Mai 68, il s'est passé de mains en mains à travers les gouvernements, les administrations, le corps enseignant, les parents d'élèves, les acteurs économiques, culturels etc. jusqu'à nos jours. Le couronnement est l'adoubement de Nicolas Sarkosy par Danielle Gilbert, en 2005, lors de son avènement à la tête de l'UMP, dixit Renaud Camus.
Depuis, pas mal d'eau a coulé sous les ponts de France.
Un livre passionnant.
Mais pourquoi ne pas dire carrément que la "petite-bourgeoisie" du livre n'est autre qu'un certain "petit socialisme" ? Que la vraie "petite-bourgeoisie" d'antan, si mignonne, se donnait des airs de "grande-bourgeoisie", même d'"aristocratie", d"hobereaux campagnards" ? Qu'elle recherchait, le beau, l'exceptionnel, que des centaines d'écrivains, d'artistes, de peintres (les impressionnistes, les cubistes etc., de philosophes (Bergson, Bachelard, etc.) de scientifiques, de politiques etc. sortaient d'elle ? Qu'elle n'était qu'une "petite-cocotte" ridicule à la Feydeau ?
La dictature dont parle Renaud Camus, semble être la "dictature" de ce "petit socialisme rampant" qui a pris la France dans son corset après De Gaulle et Pompidou, avec les ouvertures à droite et à gauche, et qui aspire, à coups de petites piqûres d'épingle, insensibles, à nous anesthésier, et nous conduire vers un monde sans ambition, un monde béat. Ce monde que craignait Tocqueville, Orwell...
Un monde encadré par des adjudants à la mine faussement bonasse.
Un livre à lire.
Henry Zaphiratos

mardi 2 novembre 2010

AD en colère, LIRE et François Busnel rectifient le tir dans le numéro de novembre de la revue.

AD, un lecteur de LIRE, leur a écrit : (extrait)"Je suis un abonné en colère. Vous sortez encore ce mois-ci(octobre) un numéro spécial sur les USA. Sauf erreur, le dernier du même genre remonte à peine à quelques mois. J'en ai assez de cette américanomanie littéraire qui vous conduit déjà en temps normal à consacrer une bonne part de vos critiques de romans étrangers, à des auteurs américains (ou anglais). Votre fascination pour les productions outre-Atlantiques a quelque chose de benêt et de malsain qui m'irrite profondément..."
Réponse de Lire (extrait): "Merci pour la colère, et qu'importe si elle n'est pas justifiée à 100%..." (lire la suite dans Lire de ce mois, si vous le désirez).

A plusieurs reprises j'avais noté cette tendance fâcheuse de LIRE de n'être que la "vitrine" des grands éditeurs, et particulièrement de celle des romanciers américains. Aujourd'hui François Busnel et LIRE en ont bien pris conscience et c'est tant mieux.
A noter dans cette livraison du mois, une très heureuse étude sur "Epicure" et le bonheur de vivre.

Je reviendrai sur cette maxime socratique : "CONNAIS-TOI, TOI-MEME !"
Henry Zaphiratos

lundi 1 novembre 2010

Julien Parme, de Florian Zeller, roman, Flammarion, 302p. 17€ - 2006

Voilà un livre-type d'un auteur qui désire à tout prix accéder le plutôt possible au Grand-Prix de l'Académie française, et à celle-ci. D'abord par le titre Julien Parme, stendhalien en diable, Julien évoquant Julien Sorel,Le Rouge et le noir, Parme comme La Chartreuse de Parme, puis le décalque de l'adolescent en fugue de "L'Attrape-coeur" le célèbre roman américain de Salinger, enfin l'ambition du héros de devenir écrivain. Extrait :"Alors qu'à la fin, je voulais devenir écrivain, avec cigares et interviews, et je faisais des rédactions de la mort qui déchiraient tout sur leur passage." Pour ce faire, Florian Zeller a effectué un travail intense : 302 pages ! dans le style dit "djeune". Comme il s'agit des vaticinations d'un adolescent de 14 ans qui tente de fuir sa mère, qui vit avec un homme qu'il déteste, à qui il pique la carte de crédit et tire mille euros à un distributeur de billets, ce qui lui permet de bien vivre sa "fugue" entre son copain Marco, Mathilde, les soirées, les boîtes de nuit, l'Hôtel du quai Voltaire etc. l'écriture voulue est celle d'un jeune d'aujourd'hui entre onomatopées, sms, message dans Facebook, Twitter etc. genre :"un truc incroyable","un putain de nom", "perso","sans déconner", "la déprime"," punitions délirantes" etc.
Au final, comme l'adolescent de Salinger rêvait de la Californie, Julien, lui, à moins que ce ne soit l'auteur, rêve de Rome, de Capri..., et tous deux rentreront en pleurs chez eux.
Il y a un petit distinguo, l'Américain a une petite soeur gentille qui l'aime et le convainc de rentrer à la maison, le Français, lui, a une demi-soeur vacharde qui le cravache et qu'il cravache.
On perçoit à travers le livre des influences cinématographiques :"Les Quatre cents coups" pour la révolte, "Les Nymphettes" pour les balades nocturnes dans Paris, "les Tricheurs" pour les scènes soirées entre copains, la séquence plage de Deauville d'"Un homme et une femme"...etc.
On sent le souffle de l'auteur aux côtés de Julien.
Un décalque pas très heureux d'un roman célèbre, un style "d'jeune" sans rythme de la pensée, sans profondeur, plat.
Note = 8/20
Hermès

dimanche 24 octobre 2010

Foire d'empoigne chez Laurent Ruquier "On n'est pas couché" du 23-10-10

Laurent Ruquier a génialement profité du voyage à New York d'Eric Naulleau pour le remplacer à pied levé par Edwy Plenel, le directeur de Médiapart, talentueux et pugnace défenseur de l'authenticité et de la liberté. Nous avons eu ainsi droit à l'une de plus intéressantes empoignades verbales de l'émission, qui d'ailleurs porte bien son nom, "On n'est pas couché" (heure tardive et "comme une carpette"). Il y a eu les "entrées" en matière comme les frères Bogdanov, Igo et Grichka, qui ont modifié (?) leur visage, et dont la revue "Marianne" conteste les titres de "docteurs", dont aussi le bouquin : "Le Visage de Dieu" rassemble les conclusions de l'astro-physicien franco-viêtnamien Xuan-Thuan-Trinh (Le dictionnaire amoureux du Ciel et des Etoiles), et de l'astronome américano-viêtnamienne Jane X. Luu, entrées en matière, dis-je, comme le grand auteur de théâtre et réalisateur Francis Veber et son livre "Que ça reste entre nous", livre d'anecdotes pour les amoureux du théâtre et du cinéma. Mais après, nous avons eu affaire au "plat" principal, c'est-à-dire au charme fascinant de Mme. Rama Yade, qui était venue avec son bouquin au titre pompeux : " Lettre à la jeunesse", qui sentait son "rétro" genre "Lettre à la jeunesse de France" d'une autre époque, et d'une autre veine. Les analyses et les conclusions de Mme. Rama Yade découlent de fortes études de cabinets. Elle en déduit, si j'ai bien compris, qu'il fallait un "grand" ministère gérant tous les problèmes de la jeunesse, ayant prime sur tous les autres ministères pour être efficace, et, peut-être, pense-t-elle, être la personne ad-hoc pour le diriger...
L'ouverture du feu va venir de M. Edwy Plenel, qui souligne les contradictions de Mme. Rama Yade entre son fond "gauche,(vote Taubira) idéaliste, droit de l'hommisme" etc. et son "acceptation" de ce qu'elle considère difficile à digérer, c'est-à-dire la politique du gouvernement auquel elle participe. Elle est arrivée à s'entendre avec elle-même grâce à des contorsions juridiques jésuitiques(ex-élève des Soeurs à Dakar)... Bref, elle est en paix avec elle-même grâce à son pragmatisme, sinon opportunisme, qui sous tend sa volonté de puissance. Puis Eric Zemmour s'est mis à la titiller sur la "colonisation". Mme Rama Yade la main sur le coeur, la condamnait, avec au fond d'elle le bonheur que sa première patrie, "le beau Sénégal" ait adopté le français, comme tous les pays dits "francophones", qui faisaient autrefois partie de l'Union française ou de l'Empire français, comme on voudra, et que certains états, comme le Cambodge et le Laos aient été sauvés d'une disparition grâce à des traités internationaux de protectorat...
Puis nous avons eu droit au dessert : les frères Duhamel. Là, la route était plus sereine, les "révélations" sur les tentatives du pouvoir, quel qu'il fut, de dominer l'audiovisuel, dont la TV, n'avaient rien d'extraordinaire, mais venant d'Alain et Patrick Duhamel, adjoint pour ce dernier de Patrice de Carolis, c'était à noter qu'ils ont tout fait pour sauvegarder leur indépendance...
Une soirée vivante, vibrante, avec des gros plans révélateurs sur la sincérité des interlocuteurs.
Au-dessus d'eux, ordonnateur et maître de cérémonie, un Laurent Ruquier, pétulant, très en forme... qui espère (souhaite) une visite présidentielle...
Peut-être, pour remonter dans les sondages...
Hermès

samedi 23 octobre 2010

Les merveilles d'Angkor, la danse des Apsaras

La légende de l’Apsara Méra
Le Ballet royal du Cambodge a été inscrit depuis 2003 dans la liste des chefs-d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de l’humanité par l’UNESCO. L’artisan de la préservation et de la reconnaissance de la danse classique khmère est la princesse Norodom Buppha Dévi, ancienne danseuse étoile, ministre de la culture de 1999 à 2004 et chorégraphe du spectacle de ce soir.
Le ballet La légende de l’Apsara Méra, sculpté sur les murs des palais-temples d'Angkor, réunit deux récits brahmaniques, d’origine indienne, qui sont devenus partie intégrante de la culture khmère.
Le début du spectacle fait revivre la légende de la création du nectar de l’immortalité par les forces du bien et du mal. Grâce à ce nectar la reine des Apsaras se réincarnera sur terre en la princesse Méra, la fille du roi des serpents Nagas (représentations emblématiques pour la culture khmère) qui règnent au fond des océans. Sa rencontre avec le prince Kambu donnera naissance au pays des Kambuja.

"Tout au long du spectacle, je ressentais une douceur délicate, portée par la musique et le décor lumineux épuré. Un soin tout particulier est apporté aux costumes et aux bijoux qui reproduisent le style vestimentaire des danseuses apsara des bas-reliefs des temples d’Angkor. Voici une des superbes couronnes créées spécialement pour ce spectacle aux côtés de son possible modèle historique (comme le suggère Kent Davis qui mène des recherches sur les représentations féminines dans les temples d’Angkor).
La tournée du ballet se poursuit après cette belle soirée bruxelloise"
In Le Figaro du 22-10-10.

vendredi 22 octobre 2010

De la maîtrise du langage et de la langue française... Les lapsus...

Un lapsus d'Hervé Morin ? in Le figaro. 23/10/201
"Après la "fellation" de Rachida Dati (au lieu d'"inflation") et les empreintes "génitales" de Brice Hortefeux (au lieu d'empreintes "digitales"), c'est au tour du ministre de la Défense, Hervé Morin, d'avoir commis un lapsus, dans un entretien diffusé cette semaine sur la radio Beur FM.

Alors qu'il s'exprimait sur l'hostilité de l'opinion publique quant à l'engagement français en Afghanistan, Hervé Morin a expliqué que "c'est difficile d'expliquer à des cons...". Avant de tenter de se reprendre : "à des... à des hommes et des femmes qui... euh... qu’une partie de leur sécurité se joue à 7000 kilomètres de chez eux !".

Hervé Morin voulait-il parler de "concitoyens" ? Toujours est-il que la séquence, relevée par des internautes, a été postée sur Youtube.

Contacté samedi matin par lefigaro.fr, le ministère de la Défense n'était pas immédiatement disposé à faire de commentaire."

De la maîtrise de la langue...
Hermès

A propos de l'article de l'Express sur Renaud Camus, du 20-10-10

"Il en va du salut de la France", déclare à L'Express, plus sérieux qu'ironique, Renaud Camus en disant se présenter aux prochaines présidentielles.

Renaud Camus dans sa Tour d'ivoire ne voit pas plus loin que ce que lui offre la télé, les nouvelles de Saint-Germain-des-Près, les rumeurs des maisons d'éditions, les amis, les copains, les adhérents à ses idées ... La France a toujours été en péril, elle a toujours vécu sur un volcan, il n'y a qu'à ouvrir les livres d'Histoire. Chaque page est un combat. La littérature française s'est développée et imposée à travers le monde d'elle-même, sur son génie propre, sur la force et le chantonnement de sa langue, sa concision, sa luminosité. C'est par l'écriture, le développement artistique de son théâtre, de son cinéma, de ses recherches philosophiques, religieuses que se situent le défi à relever, si défi, il y a. Ce que je ne crois pas. Nous vivons une période de lactescence où se préparent les oeuvres. Au Second Empire on se pâmait devant les "pompiers", quelques années après apparaissaient Manet, Monet et l'Impressionnisme, etc. Je n'aime pas Cassandre, je préfère Ulysse.
Henry Zaphiratos

jeudi 21 octobre 2010

Ne cherche pas à savoir d'Erik Wietzel, roman, No Life d'Al Coriana, roman, Cendrillon à Hollywood d'Elena Klein, roman. Editions MMC-FIXOT, 8-11-10

Il faut saluer la sortie de ces trois excellents romans. Des internautes les ont aimés et ont financé leur édition et leur lancement à travers MMC & Bernard Fixot Editions.
Ces livres ont vu le jour grâce à Internet et à un club original créé par MMC.
Un espace de dialogue général entre les auteurs eux-mêmes, qui lisent leurs textes entre-eux, les commentent, les corrigent, au besoin, demandent des conseils grâce à une boîte à lettres secrète, un espace en même temps de dialogue entre les auteurs et les internautes-éditeurs si ceux-ci le désirent. C'est un vrai "club" moderne sans chichi, sans contrôle autre que celui des "confrères", style à la Meudan entre Zola et ses amis. MMC permet à un manuscrit ou début de manuscrit d'être "vraiment lu", vraiment critiqué, vraiment apprécié si cela se présente, en dehors des comités de lecture, des foucades des éditeurs pressés légitimement par le "coup" à faire. Ainsi des textes qui seraient restés secrets, perdus dans un tiroir, oublié, ou sans lecteur, se trouvent en possibilité d'avoir cent, mille, dix mille etc. lecteurs. Des noms circulent... Je ne sais pas ce qu'il adviendra de cette expérience, mais MMC et Fixot ont placé la barre de sécurité haut, et ils ont eu raison, car on ne sait pas si le lectorat suivra, mais l'action éditoriale est là, la confrérie des auteurs-internautes est là, les lecteurs-libraires sont là, alors que la chance sourie aux trois premiers livres qui sortent le 8 novembre. Ils sont excellents, très "IN", bien écrits, avec un bon suspens, et ils ont ce qui est primordiale, la fraîcheur de la nouveauté et de la jeunesse... Henry Zaphiratos

samedi 16 octobre 2010

Le Siècle des nuages, de Philippe Forest, Gallimard , 558 pages, 2010. De la pesanteur des nuages.

Ce n'est pas un roman, tout au plus un essai, mais d'une pesanteur affligeante. Pendant 555 pages l'auteur tente de raconter la vie de son père, ancien pilote de 747(ce qui couronne sa carrière)en "interprétant" ses pensées, ses désirs possibles, et décrit sans complaisance, et sans tendresse la trajectoire de celui-ci dans le siècle, trajectoire qu'il juge "passive", sans relief, banale. Son père, qui est né le 17 septembre 1921,mourra d'un arrêt cardiaque dans la rue le 26 novembre 1998, aura vécu adolescent à Mâcon, l'Entre-deux-guerres, jeune homme, la guerre, sans la faire étant trop jeune, et quand il sera pilote de chasse breveté au USA, la guerre était terminée... Entre temps, l'auteur décrit la France de la débâcle avec un certain mépris, sans songer que les massacres et les exactions des Allemands de 14/18 sur les civils en Belgique et dans le nord de la France avaient traumatisé la population, ses grands-parents, ses parents. L'auteur tente de raconter, entre temps, le XX°siècle,la naissance de l'aviation, Clément Ader, les frères Wright, Lindberg, et étale ses connaissances littéraires avec Proust et Swann-Agostinelli, Saint-Exupéry etc. et ses connaissances sur Air-France, dont son père pilotera les avions.
Ce qui ressort de ce bouquin, c'est l'hostilité sous-jacente du fils, chroniqueur du père disparu. On aura compris que l'auteur et son père n'avaient pas les mêmes idées en tout. Deux générations s'affrontaient, toutes deux issues de la bourgeoisie bien-pensante, l'une de droite, l'autre de gauche. Peut-être aurait-il mieux valu que le silence s'imposât.
L'écriture est d'une faiblesse insigne. C'est du pseudo littéraire, pseudo historique, philosophique, pseudo religieux, pseudo touristique aux dernières pages sur un voyage du "souvenir" à Istambul, avec le chapeau du papa qui s'envole dans les flots du Bosphore, pour faire fin de film.
On se demande comment la "Blanche" de Gallimard a pu éditer ce livre, et on comprend lorsqu'on apprend page 89, que l'auteur est le neveu de Bernard Clavel, et qu'il a tiré sa révérence à Philippe Sollers, en écrivant sur lui.
Livre sans dialogue, distancié, froid, au regard dur.
De la pesanteur des nuages.

Mieux vaut lire et relire les oeuvres de Saint-Ex. si on veut respirer un air pur.
Hermès

vendredi 15 octobre 2010

A propos de l'Exposition de Jean-Michel Basquiat au Palais de Tokyo, à Paris

"... J’ai dit que je sortais de « rien » aussi, parce que j’habitais un pays silencieux où l’on ne parlait que d’argent et de guerres, de la guerre comme un art. Saloperie que la guerre. Basquiat, il la connaissait pas, mais il l’a peinte pour ce que l’on lui en disait, ou que les photos de presse rapportaient des fronts d’Europe, d’Afrique ou d’Asie, même des bas-fonds des Amériques, avec ces corps décharnés. Il la ressentait si fort qu’il est allé au-delà de Picasso et de son Guernica. Il a tout désarticulé, démembré, désemboîté, plaqué sur le vide d’un mur vide. Kyril "Z", lui, est passé des fêtes joyeuses de la vie, des farandoles, à la douleur totale. TOTALE. Je pense à la peinture, parce que c’est la planète Terre pour Linou, celle qui l’a sauvée, et parce que, pour moi, ça a été un foudroyant plaisir que d’entrer dans l’atelier de Delacroix."
Henry Zaphiratos Extrait du roman "Tendre est l'amour"

jeudi 14 octobre 2010

Ainsi va la vie...

Remue-ménage dans l'immeuble.
En bas, dans la rue, un camion de déménagement.
Une jeune femme, les lunettes sur le front, affairée :
-Nous avons acheté tout ce qu’il y avait dans l’appartement, c’est pourquoi nous le déménageons.

Fin de vie.
Mme. X ne reviendra plus.

L’appartement est vidé.
Aux murs quelques vieux tableaux aux paysages sombres ajoutent à la désolation du vide.

A la Télé des lycéens manifestent contre la retraite à 62 ans... Ils expriment aussi leur anxiété devant leur avenir...
Echauffourées, nuage de gaz lacrymogène. Cris... Un jeune homme saigne, il est blessé à un oeil...

Début de vie...

Hermès

mercredi 13 octobre 2010

Allers sans retour d'Alexandre Mathis, E/dite Editions, 2009, 556 pages, 22€,

L'auteur définit de roman-montage son livre, qui se décompose en deux parties :
Dans la première, il reconstitue à la façon d'une enquête policière la dérive parisienne d'un adolescent de Caudebec, en 1938, fou de cinéma et qui veut connaître la "grande ville", qui pour cela assassine la voisine de ses parents pour la voler. Cela rappelle "Crime et Châtiment" de Dostoïevsky. Mais ici l'auteur applique la méthode de Dos Passos, celle de la situation brute et du collage des éléments de presse de l'époque. L'ambiance est restituée pour cette période des quelques semaines que dure la cavale du jeune homme. L'auteur a ainsi épluché la liste des films qu'aurait pu voir celui-ci, films qui étaient projetés entre la place Clichy et le Louxor de Barbès, et les fanas de cinoche ont là, dans ce livre, les titres de tous ces films, en plus des grands scandales de l'époque comme l'affaire Pathé-Natan, la bagarre Céline-Salvador, à propos du livre de Céline "L'Ecole des cadavres", la situation climatique de Paris, les rues, les boulevards, les hôtels etc. Ceci accompagné de photos, de reproductions, et d'extraits d'arrêtés allemands contre les Juifs en Allemagne, publiés dans la presse française... d'extraits de bandes sonores de chansons, l'écho des vociférations d'Hitler etc. Ce qui en fait un livre-témoignage.
La seconde partie traite de la disparition mystérieuse d'une jeune fille, Andrée Denis, en 1936, dont on retrouva le corps flottant dans la Marne, alors qu'elle allait voir un film au Majestic de Meaux. Là, l'auteur refait l'enquête... avec le même principe de collages et d'hypothèses.
Un livre factuel intéressant, une sorte de plongée dans l'Entre-deux-guerres, avec des documents d'époque.
Un monde assez terne et triste d'une France renfermée, étriquée, malgré la floraison de films dont des Fernandel, des Fred Astair, des dessins animés etc.
En septembre 1939 la Seconde guerre mondiale éclatera... et ce monde sera pulvérisé.
Hermès

jeudi 7 octobre 2010

TCHEKHOV d' Ivan Bounine, Editions du Rocher, 2004, 210 p. 19€

C'est un fantastique voyage dans la Russie de la fin du XIX° siècle entre Pétersbourg-Moscou-Yalta, la Crimée etc. avec un foisonnement intellectuel incroyable d'une société parlant français, qui se cherche, s'exprime, où Tchékhov dans ses pièces reflète le visage de cette société, pour lui montrer qu'elle s'ennuie à mourir. J'en extraie quelques réflexions :

Tchékhov, sur le roman :
-Mais construire un roman, c'est une autre affaire; il faut connaître à fond les lois de la symétrie et de l'équilibre des masses. Un roman, c'est tout un palais à organiser, le lecteur doit s'y sentir à l'aise, rien ne doit le heurter, ni l'ennuyer comme dans un musée. Le lecteur a besoin de se reposer de temps en temps du héros et de l'auteur. On a recours alors au paysage, à quelque scène comique, à une nouvelle action, à de nouveaux personnages... P.81

Sur ses pièces : Les Trois soeurs, Oncle Vania, La Cerisaie, La Mouette...
-Vous dites que mes pièces vous font pleurer... Et vous n'êtes pas le seul... Pourtant ce n'est pas dans cet esprit que je les ai écrites. C'est la mise en scène d'Alexiev (alias Stanislavski)qui les rend si tristes.Je voulais seulement être honnête avec les gens, leur dire : Regardez-vous, regardez comme vous vivez mal, comme votre existence est ennuyeuse! " Il faut qu'ils comprennent, et quand ils l'auront compris, ils changeront de vie, ils construiront forcément une vie meilleure..." P.83/84

Dans la seconde partie de ce livre Ivan Bounine décrit l'effarement de cette même société, secouée après la Révolution bolchevik, dans sa diaspora à travers l'Europe, et le foisonnement intellectuel des Russes exilés.
Il décrit aussi l'amour platonique de Tchékov avec Lidia Avilova, qui retournera dans la Russie Bolchevik et y mourra en 1943.

A noter que Tchékhov a écrit un livre sur le bagne de Sakhaline, dans l'extrême pointe asiatique de la Sibérie, et qu'au retour de ce voyage à travers les steppes, il a pris le bateau, et est revenu à Odessa par la mer de Chine, l'océan Indien, la mer Rouge, la Méditerranée, et qu'il a décrit Ceylan comme un petit paradis.

C'est un bouquin vertigineux dans sa lecture à l'orée de notre XXI° siècle. Une confrontation entre un monde disparu, et le nôtre plein de vie, d'exubérance, de créativité, de science, emporté dans un tourbillon de jeunesse et de futurisme.
Une marche vers les étoiles.
Henry Zaphiratos

Ivan Bounine a eu le Prix Nobel de littérature en 1933.

dimanche 3 octobre 2010

Un chef-d'oeuvre : L'Attrape-coeurs de J.D. Salinger, Editions Pocket, Traduction Annie Saumont 1986

Il y a des livres qui nous révèlent un univers, ou qui nous font approcher de très près une certitude, ou qui nous touchent très profondément, ou qui nous donnent à réfléchir. Le livre de Salinger est tout cela à la fois. C'est pourquoi j'ai mis "chef d'oeuvre". L'histoire est simple, un jeune homme de dix-sept ans se fait renvoyer du collège où il est interne, et c'est la 4° fois qu'il est viré d'un collège. Il ne fout rien, et ne respecte pas les "règles"... Il quitte le collège, n'ose pas rentrer chez ses parents, à New-York, avant la date prévue de la fin de l'année scolaire. Les 250 pages de ce roman raconte son voyage de retour pendant cette semaine, ses rencontres dans le train, dans les gares, dans les taxis, les boîtes de nuit où il atterrit, il remue ses rancoeurs contre ses copains, ses aventures... Il tente de se raccrocher à l'un à l'autre, à une copine, à une autre, claque les dollars qu'il avait récoltés pendant l'année de sa grand-mère et de ses menus travaux. Et pendant toute cette errance, il se dévoile, s'exprime, se découvre à lui-même, découvre les autres, les filles qu'il croyait aimer, qui sont sympas etc. et surtout il ne pense qu'à sa soeur Phoebé qui l'attend, à son frère Allie qui est mort jeune, à ses parents qui vont être furieux de ce nouvel échec...
Ce livre parce qu'il révêle de l'âme d'un jeune homme, de l'Amérique des années 1945,de la petitesse des "autres", des rapports superficiels entre les êtres, parfois des perversités cachées sous des abords anodins, est un chef d'oeuvre.
La traduction de Annie Saumont, de 1986, est excellente. Elle restitue le texte dans un français magnifique.

A noter, et c'est un exploit dans la littérature américaine d'aujourd'hui qu'il n'y aucune violence, si ce n'est un affrontement de jeunes collégiens. Mais il n'y a pas de coups de pistolet, pas de meurtre, pas d'explosion, pas de sirène, pas de "shériff", pas de pompom girls, pas de drogue, pas de psychanaliste, pas de traders, pas de grosses bagnoles, pas de jets, pas de femme fatale... Un drôle de roman américain quoi !

Elia Kazan s'inspirera de ce personnage pour ses films "La Fureur de vivre" et "A l'Est d'Eden", et James Dean tentera d'exprimer les troubles d'un jeune homme qui ressemble à Holden Caulfield.

Mais l'original, le héros du roman n'est pas imitable. Il est, voilà tout.
Une sorte d'oeuvre parfaite.
Henry Zaphiratos

jeudi 30 septembre 2010

ANGKOR - Exposition au Musée Cernuschi - Paris

Une merveille ! Un choc métaphysique de la splendeur. Un monde inouï au milieu d'une végétation luxuriante protectrice. Gravir les centaines de marches des palais et des temples, entrer dans des salles immenses, sonores sous le vol de chauves-souris, longer des corridors aux colonnettes et de murs sculptés d'apsaras dansant, de scènes mythologiques du Maharabhata et Ramayana, les terrasses aux éléphants, les serpents sacrés barattant le lait d'éternité, les visages du Bouddha dominant les quatre coins du monde, dont on a fait un timbre célèbre.
Ce qui est extraordinaire, c'est la redécouverte par le Père Bouillevaux des Missions Etrangères en 1850 et Henri Mouhot en 1860 de ces villes-palais engloutis dans la jungle, dont le peuple et les rois khmers avaient comme "gommé" l'existence, pour les soustraire aux assaillants-prédateurs siamois, birmans ou chams. Ce qui est impressionnant c'est que grâce au traité du protectorat avec la France, de 1862, par l'intermédiaire de l'explorateur Auguste Pavie, le Cambodge ait survécu.
Hermès

- Voyages dans les royaumes de Siam, du Cambodge et du Laos, par Henri Mouhot
réédition aux Editions Orzane - Genêve.

mercredi 29 septembre 2010

A propos de François Mauriac, note pour l'Express.

La profondeur de François Mauriac c'était la certitude d'être dans sa chair intensément français, et de réagir avec tout ce que cela comporte d'intransigeance, baigné qu'il était de christianisme plus que de catholicité, d'idéaux de la Révolution et des Lumières plus que d'idéaux monarchiques ou réactionnaires. Le coeur de sa pensée, de ce qui a orienté toute son oeuvre et son action, c'était de peser de tout son poids sur la vie de ses contemporains pour défendre ce qu'il croyait juste. Il a, en lui, été juge de lui-même, juge des autres. Il a refusé ce que sa nature n'acceptait pas, excusé ce qu'il estimait excusable, et beaucoup pardonné, et d'abord à lui-même. Son oeuvre littéraire est au-dessus des textes envoyés à l'Express. Heureusement. Elle vit toute seule, portant sa vision du monde, de son christianisme, de son refus des esclavages, des dominations, des injustices. Il continuait l'oeuvre intense du génie de la Bastille, et il avait l'orgueil de ce qu'il faisait. C'était une "Citadelle" comme la décrivait Saint-Exupéry.
Henry Zaphiratos

mardi 28 septembre 2010

Michel Galabru, un Tonitruant "Bancable" Télé-Cinéma, Ce soir chez Stéphane Bern, France 3

Michel Galabru est un grand acteur et un grand amuseur. Il a dit et répété qu'il regrettait de n'être pas "BANCABLE" (prononcez in english, please), c'est-à-dire qu'aucun producteur ou organisme para-production comme Canal+ ou autres, ne monterait une production sur son seul nom. Et ça, cela lui a fait mal, et il l'a dit et répété.
Mais c'est une chose, l'autre, qui est plus importante, c'est que c'est un très grand acteur, avec une personnalité et une présence éblouissantes. Ce soir Stephane Bern, en maître de cérémonie charmant et sobre, en a fait la démonstration dans une très belle émission, en réunissant ses amis, nos amis du théâtre, du cinéma, de la télévision, des cabarets comme Bernadette Lafont, Valérie Mairesse, Jean Rochefort, Kad Merad, Marthe Mercadet etc., et en rediffusant des extraits d'émissions ou de films. On a revu Michel Galabru avec Isabelle Adjani, Romy Schneider... dans des films comme "Le Juge et l'assassin" qui lui a valu un César, une pièce de théâtre qui lui a valu un Molière en 2008. Michel Galabru a cassé la baraque comme on dit, dans la série des "Gendarmes de Saint-Tropez" en portant la réplique à Louis de Funès. Il est devenu un grand, incontournable de la série créé par Richard Balducci dans les années 60. Jean Rochefort a rappelé qu'il avait eu le premier prix du Conservatoire, qu'il avait joué à la Comédie française, notamment dans Georges Dandin. Michel Galabru un très grand acteur tonitruant. Il a rappelé sobrement que c'est lui qui a fait démarrer Jean-Paul Belmondo au théâtre.
Il va jouer au Petit-Marigny. A ne pas manquer.
Henry Zaphiratos

samedi 25 septembre 2010

La Ballade de Lila K de Blandine Le Callet, Stock Editions 2010, 396p. 21€50

Il y a des écrivains héroïques. Mme Blandine Le Callet est de ceux-là. Paraphrasant Kafka, son "Joseph K" et son "Procès", elle s'est lancée dans une aventure intellectuelle d'une grande ampleur avec cette "Ballade de Lila K", en décrivant les tribulations en l'an 2095 de son héroïne, petite fille que la police trouve dans un placard en venant arrêter sa mère, droguée, prostituée et vivant dans une misère physique et morale noire.
Lila sera élevée dans un Centre de rééducation. Puis, jusqu'à sa majorité, sera suivie, attentivement par un professeur Kauffmann, puis Fernand, un jeune homme, puis Justinien etc., sous la surveillance d'un Conseil. En grandissant, elle découvre, avec une gouaille, étonnante pour une enfant qui vit pratiquement cloîtrée et sans contact avec d' autres enfants, un univers style "concentrationnaire",(kafkaïen! nous y voilà !) dans une ville que l'on nomme la Zone, sous le contrôle permanent de caméras de surveillance. Pays où les livres n'existent plus, sinon en cachette, et dont les secrets sont conservés dans des "grammabooks". La Bibliothèque où elle travaille n'est qu'un centre de scannerage des archives. Cependant Lila, sous anxiolytiques, recherche sa mère. Qui est-elle ? Qu'est-ce qui s'est passé ? Tous ceux qui l'entourent en gardent farouchement le secret. Pour une raison fantastiquempent capitale : Lila n'a pas le droit de "savoir"... Alors farouchement elle remonte à la source, et découvre que sa mère se nommait Moïra Steiner. Et en même temps découvre qu'elle est née de père inconnu.
Mme Blandine Le Callet écrit dans un français très "basique". J'ai été parfois gêné, ainsi d'un : "avant que vous partez", qui aurait été mieux en "avant que vous partiez", ou "avant que vous ne partiez".
Les critiques semblent avoir été faites par des "professionnels" qui n'ont pas lu ce livre,(on le comprend, étant ennuyeux à souhait), et ils n'ont donc pu faire le rapprochement entre le "Joseph K" du "Procès" de Kafka, et Lila K.
Astuce dérisoire de l'auteure qui en rajoute avec des vers de Virgile, d'Ovide, et même de Jules César passant le Rubicon : "Alea jacta est"! Il faut ajouter des aphorismes du style de :""La vie est pleine de mystère", n'est-ce pas ?" (so british !)
La lecture de ce livre est héroïque.
Hermès

Françoise Sagan et la lecture. Extrait d'une interview de 1974, dans "ELLE"

-"Je rentre à la maison, je suis triste. Je viens de quitter quelqu'un dans un café, nous ne nous sommes pas compris. Je m'assieds dans un fauteuil, je regarde mes mains. Je ramasse un livre sur une table, j'ouvre au hasard (...) Je me mets à rire, je me laisse aller dans mon fauteuil, je suis Marcel Proust à la trace, je suis consolée(...).Ou c'est dimanche, il fait froid, je n'ai envie de voir personne mais la longue journée étale à venir me paraît comblée d'avance car j'ai un livre à lire de quelqu'un que j'aime lire. Ou je suis en voyage et je passe sans le voir devant un superbe panorama car j'ai le nez dans un livre. Ou il est quatre heures du matin, je dois me lever tôt mais je n'arrive pas à fermer mon livre car dans le beige, le silence, la solitude de l'aube, la voix de l'auteur me parvient, me retient, je l'écoute et nous restons les seuls êtres vivants à chuchoter dans cette ville morte."
-Texte retrouvé et cité dans "Vos lettres" de la revue "Lire"(sept.) par Mme.Elsa Bonifas -

-"Lecture, mon doux plaisir"- André Maurois.
Hermès

vendredi 17 septembre 2010

Claude Chabrol, Un Tâcheron d'un cinéma "petit-bourgeois"

Claude Chabrol qui vient de nous abandonner fut un excellent tâcheron du cinéma. Ses premiers films : "Le beau Serge", "Les Cousins" avaient laissé augurer la patte d'un grand metteur en scène. Il y avait du souffle, de la nouveauté. Brialy, Gérard Blain, Bernadette Laffont, sobres et éclatants, donnaient un je ne sais quoi de sincère et de naturel avec la nouveauté des éclairages, des plans. Après... c'est la banalité du ron ron cinématographique avec des hauts et des bas, le côté franchouillard des "Laverdin", le faux polar du "Tigre se parfume à la dynamite", le petit dévergondage des "Biches", et le lourdingue du "Boucher" avec Jean Yanne... C'est pas Flaubert, c'est pas Sacha Guitry, c'est pas Pagnol, ce n'est plus le cinéma qu'avait laissé entrevoir à ses débuts Claude Chabrol. Il lui a manqué le souffle, le regard au-delà des mers, des montagnes, de l'horizon. Il est resté un petit provincial au regard moqueur, et tout son cinéma s'en ressent. C'était un type super gentil, super aimable, super bon vivant, super Français, super cool avec les techniciens, les acteurs, les producteurs, qui appréciait les bonnes tables, les bonnes fourchettes, les bons festivals, les bon copains, les bouquins,la bonne vie. Et il avait raison. Ses films vont rester des documents sur la petite-bourgeoisie française qui a disparu avec la révolution sexuelle, politique, sociale et financière. Cela représentera la France étriquée d'avant Mai 68, avec un zeste de parfum de l'Entre-deux-guerres.
La TV a passé dernièrement "L'Ivresse du pouvoir", un petit film transpirant la bassesse et la haine,la volonté de nuire et la volonté de puissance. A côté, sur une autre chaîne, il y avait un chef d'oeuvre "Casablanca", puis un documentaire et la révélation que c'était un officier polonais qui avec l'aide d'officiers français avait dirigé tout le service de renseignement pour les Alliés, en Afrique du Nord et à... Casablanca !
Henry Zaphiratos

lundi 13 septembre 2010

Les couleurs du ciel. Jean-Paul et son papa, le grand sculpteur Paul Belmondo

Très sympa et enfin, très "naturel", ce respect pour ses parents de Jean-Paul Belmondo. Il a offert à la ville de Boulogne-Billancourt 259 sculptures, 444 médailles et 900 dessins de son père. La ville expose ces trésors au château Buchillot, rue l'Abreuvoir, dans le parc Rothschild. Cela permettra un beau détour.Le musée ultra-moderne escompté sur l'Île Seguin s'en est allé à Venise, où il détonne dans cette ville-musée du Moyen-âge et de la Renaissance. Boulogne-Billancourt offre son écrin à une oeuvre rare, toute la vie d'un grand artiste. Ce qui est un plus c'est que ce sont ses enfants qui ont fait le geste de cette offrande, comme de grands mécènes. Pour Jean-Paul Belmondo il y a chez lui de l'"homme parfait". Un gentilhomme pourrait-on dire de Bébel. De la gouaille des premiers films, à la sereine élégance amicale d'aujourd'hui.
«Mon père mérite ce musée» a-t-il répondu dans l'interview du Figaro du 16 septembre.
Et il a ajouté ce que lui a dit son père malade :
«-Pourquoi tu ne dessines plus, papa ?
Il m’a répondu, fataliste, mais avec de la tristesse dans le regard :
-Pour quoi faire ?
J’avais été bouleversé. »
Comme j'ai été bouleversé quand mon fils Cyrille a laissé tomber ses doigts sur le dessin qu'il tentait d'esquisser...
Henry Zaphiratos

dimanche 12 septembre 2010

A propos de l'interview de Raffaele Simone, paru dans le Monde Magazine du 12 septembre sur son essai "Le Monstre doux. L'Occident vire-t-il à droite?

Lisez l'interview de Rafaelle Simone, recueilli par Frédéric Joignot dans Le Monde Magazine, intitulé "Pourquoi l'Europe s'enracine à droite" à propos de son essai : "Le Monstre doux. L'Occident vire-t-il à droite ?" (Gallimard).
En reprenant son propos, nous pourrions nous demander si nous serions arrivés à une civilisation voisine de celle du Bas-Empire romain, lorsque la foule de Rome et des grandes cités réclamait aux autorités (l'Empereur-le Sénat) : "Du pain et des jeux" (Panem et Circences)?
Partant d'une évolution éventuelle des sociétés démocratiques envisagée par Tocqueville, dans son livre: De la démocratie en Amérique, Raffaelle Simone conclue dans sa théorie à l'anesthésie du peuple sous l'influence de la politique des grands groupes financiers, qui exploitant le développement exponentiel de la science et de la technique, précipitent toujours en avant les foules démocratiques dans leur course vers toujours plus de gadgets, de jeux, de loisirs, de "maternement", de compétition etc. Ce qu'il appelle la domination par "LE MONSTRE DOUX"...
Dans le système qu'il décrit la littérature expirerait. L'homme ne pouvant penser, ne pouvant plus agir, ne pouvant plus "être lui-même", étant dévoré par le consumérisme, la lutte pour vivre, il ne serait plus lui-même.

Extraits de textes de "La démocratie en Amérique" d'Alexis de Tocqueville, Chapitre VI intitulé "Quelle espèce de despotisme les nations démocratiques ont à craindre" : "Il semble que, si le despotisme venait à s'établir chez les nations démocratiques de nos jours, il aurait d'autres caractères : il serait plus étendu et plus doux , et il dégraderait les hommes sans les tourmenter." Et plus loin Tocqueville ajoute :" Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres."... Au-dessus de ceux-là s'élève un pouvoir immense et tutélaire qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort, il est absolu, détaille, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance... Il pourvoit à leur sécurité... prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages, que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre ?... Dans ce chapitre VI, Tocqueville continue : "...le souverain(démocratique) étend ses bras sur la société toute entière; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses, uniformes à travers lesquels les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule... ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie, les dirige... il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et réduit enfin chaque nation à n'être qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger... Il y a, de nos jours, beaucoup de gens qui s'accommodent très aisément de cette espèce de compromis entre le despotisme administratif et la souveraineté du peuple... " Fin de citation.

Rafaelle Simone nomme cette sorte de gouvernance de "Monstre doux" dont les trois commandements seraient :
1/ Premier commandement "Consommer" aidé et développé par la publicité
2/ Deuxième commandement "s'amuser", le "fun", des écrans partout, les événements tragiques estompés, assimilés à des "jeux télévisuels".
3/ Troisième commandement "Le corps jeune", le "jeunisme" par lifting etc.

Pour Raffaelle Simone, tous les mouvements de la pensée européenne, dont la pensée de gauche, se sont affaiblis, et n'offrent aucune perspective d'avenir à notre civilisation. Reste la gouvernance entre la droite et la finance qui avance sûre d'elle-même créant une civilisation de l'"hébétude".
On comprend mieux le pourquoi du "formatage" des esprits, y compris dans le domaine littéraire

Ces réflexions cependant ne tiennent pas compte de l'inconstance des hommes, de leurs possibilités imaginaires, des crises économiques, des mouvements des peuples, et de cette constatation historique que "les civilisations sont mortelles".

Entre ce qu'écrivait Tocqueville et aujourd'hui, il y a eu : la Guerre de Sécession, les guerres européennes de 1856/66/70, la guerre des Boers, la Grande guerre, la Seconde guerre mondiale, la Guerre froide, et des guerres périphériques...

C'est un livre à lire et à méditer.
Henry Zaphiratos

samedi 11 septembre 2010

"C'est une chose étrange à la fin que le monde" ou Dieu, sa vie, son oeuvre, Jean d'Ormesson, Robert Laffont

Le play-boy aux yeux bleus vendra toujours son sourire, son regard pétillant, sa voix douce et convaincante. Il s'est adossé à la littérature comme à une cathédrale,et le publlic l'aime comme on aime un amant oublié dans un beau souvenir. Les livres qu'il a écrits, à part "Au plaisir de Dieu" sur sa famille et leur beau château perdu, sont d'une tendre futilité. Ses rêveries vagabondes peuplent des pages vides, au style sans heurts que les vieilles soupirantes aiment avant de s'endormir dans une béatitude heureuse. M. Trinh Xuan Thuan, notre aimable savantissime vietnamo-français, est vraiment délicat de venir illuminer de sa pertinence le livre de réflexions de ce jeune homme de notre époque, qui veut être présent, chaque automne, à l'heure des rendez-vous télévisuels, pour asseoir son immortalité d'auteur médiatique.
Le prétexte de l'interrogation sur Dieu et le monde, n'est qu'une coquetterie de plus
sur une éternelle énigme.
Henry Zaphiratos

vendredi 10 septembre 2010

F.O.Giesbert et sa SEMAINE CRITIQUE du 10 septembre 2010 - Gonflant - -

F.O.Giesbert a transporté sur France 2 un petit comité de rédaction composé de quatre journalistes, Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Caroline Fourest, David Abiker, Fabrice d'Almeida. L'émission a tourné à un débat quasi-psychanalitique sur Marine Le Pen et le Front National, avec en toile de fond le thème de la "honte", objet du dernier livre de Boris Cyrulnik(présent et pontifiant). Tous les journalistes voulaient que Marine Le Pen ait "honte" des propos jadis tenus par son père, ait "honte" tout court, comme d'ailleurs le soulignait charitablement F.O.G.,tout homme digne de ce nom (c'est le thème de Boris Cyrulnik). Comme des guêpes les questions allaient et venaient cherchant à piquer. Puis le débat est parti sur Eric Zemmour, qui n'était pas présent, sur le livre que lui a consacré M. Mohamed Sifaoui.(l'élégance de parler d'un confrère qui n'est pas là !)
Une émission intéressante parce qu'elle réveillait de vieilles blessures, qu'elles disaient que les vacances étaient terminées, que les Français allaient, pour une nouvelle année, se coltiner leurs misères et que F.O.G et son équipe seraient là pour les leur raviver, chaque semaine. Ils ont évoqué la scission possible de la Belgique... en disant des choses pas très agréables... peut-être très tristes pour des oreilles françaises et wallonnes...
Une belle soirée d'été gâchée. Il vaut mieux peut-être, pour les semaines à venir, lire, aller au théâtre, regarder ailleurs ou écouter de la musique, ou tout simplement aller se balader pour respirer un air plus frais.
Henry Zaphiratos

Les TV, Radios et "Minute" dans La Guerre des Titres pour Liseurs . La rentrée 2010 pour ceux qui veulent être absolument "à la page".

A l'assaut du palmarès de la semaine :
L'écrivain Michel Houellebecq a été propulsé en haut du palmarès des ventes à la vitesse Grand V. le vendredi 3 septembre par les louanges d'une critique dithyrambique, y compris celle du journal "Minute" sous la plume de Joël Prieur, mais non de celle du Canard Enchaîné et de L'Express. "La Carte et le territoire" (Flammarion)de Houellebecq fait un carton : près de 23.000 exemplaires en deux jours. A titre de comparaison, en un mois, Jean d'Ormesson, le play-boy aux yeux bleus, deuxième du palmarès, fait un score total de 26.000 exemplaires pour "C'est une chose étrange à la fin que le monde" (Robert Laffont).
Flammarion, l'éditeur de Houellebecq, déclare avoir fait un premier tirage de 120.000exemplaires, suivi de deux réimpressions, pour un total de 190.000 exemplaires. Les apparitions de l'écrivain, mardi au Grand Journal de Canal +, le lendemain au journal de France 2, puis sur Europe 1 avec Jean-Pierre Elkabbach, la semaine prochaine sur Café Picouly (France 5), Bibliothèque Médicis (Public Sénat) et Au Field de la nuit (TF1), devraient accroître la pression sur les liseurs qui doivent décorer leur bibliothèque, ou montrer la page de garde in le Metro ou le Bus, ou à leurs copains. " C'huis dans l'coup, moi, mon vieux ! Le Houellebecq, c'est énorme ! Enorme que je te dis !" "Tu l'as lu ?" "Ouais, j'ai ouvert..."
Le reste du palmarès « romans » : Amélie Nothomb (3e) avec "Une forme de vie" (Albin Michel) frôle les 50.000 exemplaires, et l'Américain Bret Easton Ellis "Suite(s) impériale(s)" (Robert Laffont), est désolé d'être à la 4e place avec 15.000 ex. vendus.
Le reste : des clopinettes.
Hermès

jeudi 9 septembre 2010

Une forme de vie d'Amélie Nothomb, Albin Michel, 180p, 15€90

C'est le nouveau Nothomb. 40.000 fans se sont déjà précipités dans les librairies pour arracher l'oeuvre de leur égérie. C'est un bouquin magnifique qui comble leurs voeux pour 15euros, 90 ! C'est pas cher! Et encore, dans les grandes surfaces les fans auront 5% de réduc ! Vous vous rendez compte ! Le pied quoi !
Un bouquin formidable sur un pauvre trouffion US en Irak qui envoie dépêche sur dépêche à sa mamy épistolaire Amélie Nothomb qui se balade aux USA, pour lui dire que cette guerre le débecte, qu'il ne vit plus que dans la trouille et qu'il lui faut bouffer, bouffer pour compenser ! Pensez donc il n'avait que quelques 60kg en entrant dans l'armée, et en Irak, maintenant, il en a près de 130kgs. Alors elle va lui proposer un truc formidable que je vous dis : faire une grande Expo de lui-même dans un galerie célèbre de Bruxelles, avec toute sa graisse qui déborde.
Je vous dis un livre formidablement graisseux.
Pour 15balles, 90, pour 180 pages en gros caractères, ça vaut vraiment le coup, et 5% de la loi Lang de remise dans les grandes surfaces ! Courez vite! Elle veut, avec son éditeur, que 200.000 exemplaires soient vendus le plus rapido avant que le Houellebecq ne surgisse de la forêt des livres !
Bidoche graisseuse à débiter !
La couverture exprime la stupeur d'un tel récit.
Hermès

mercredi 8 septembre 2010

A propos de l'interview de Xavier Beauvois, concernant son film "Des hommes et des dieux" in L'Express

Xavier Beauvois dit des choses très simples et avec modestie. Le cinéaste, contrairement à un écrivain, un compositeur ou un peintre, qui eux créent des personnages, des situations, un monde enfin, est une sorte de "voleur". Il doit "emprunter" de partout des éléments pour faire vivre comme il l'entend, une situation, des personnages( avec des acteurs qui ne sont et ne seront jamais ce qu'ils interprêtent être). Xavier Beauvois a l'humilité d'expliquer les "artifices" qu'il a utilisés pour obtenir les effets qu'il voulait. La caméra en plan fixe pour la sérénité et la beauté des lieux, les travellings pour les mouvements des moines au travail aux champs etc. Les airs du "Lac des cygnes",ou de "La passion selon Saint Matthieu" de Bach pour tirer des larmes, ou figer dans la profondeur de la réflexion les visages des moines en gros-plans. Même l'air célèbre de "Il était une fois dans l'Ouest". Le cinéaste recherchera par-dessus tout le résultat émotionnel (visuel et auditif) de son travail, et tout lui sera bon pour arriver à ce qu'il veut. Chaque cinéaste a sa méthode. L'autre soir, j'ai visionné "Nuits Blanches" de Visconti, adaptation d'une nouvelle tirée de F. Dostoïevski. Quelles contorsions pour recréer cette "Nuits Blanches" de Saint-Pétersbourg, à Milan ou Rome ! Le cinéaste est une sorte de magicien, l'écrivain, un créateur.
Henry Zaphiratos

"Le Rendez-vous de Juillet", de Jacques Becker. Premier film de la Nouvelle Vague 1950-1970 d'une génération

Il y a des films de "génération". Ils arrivent brutalement et représentent toute la jeunesse d'une époque, une jeunesse éternelle, car les "jeunesses" se ressemblent toutes par la recherche de la nouveauté, d'une façon d'être, d'une façon d'aimer, d'une façon d'espérer, d'envisager l'avenir.
Ce n'est pas François Truffaut, ou Jean-Luc Godard, ou autres qui ont créé "La Nouvelle vague" du cinéma. Cette nouvelle façon de tourner avec la caméra plus fluide, des décors naturels(pas ou peu de studio), un jeu plus simple des acteurs nouveaux ( et moins théâtre), enfin de faire un film entre le documentaire et la fiction. C'est Jacques Becker avec "Le Rendez-vous de Juillet".
Jacques Becker en 1948, en voyant les actualités cinématographiques sur la vivacité de l'époque, la volonté de vivre, de s'épanouir d'une jeunesse sortant d'une guerre horrible et ténébreuse. Songez que les jeunes de 1940/1945, ont été "opprimés" par la guerre, l'Occupation, la proximité de la mort, de la souffrance, les déchirements des familles dont les "pères" étaient prisonniers de guerre en Allemagne, les restrictions alimentaires etc. ces jeunes ont littéralement explosé à la Libération.
Ce film a été un hymne à la joie de vivre. Les caves de Saint-Germain-des-Prés, le jazz avec Claude Luter, Mezz Mezzrow, Rex Stewart, Boris Vian, ont été l'expression de cette rage de vivre. "Le Rendez-vous de juillet" a été au démarrage de cette nouvelle vie. A nouvelle expression cinématographique, nouveaux acteurs. Ainsi ce film révèlera Maurice Ronet(La Piscine), Daniel Gélin, Brigitte Auber, Nicole Courcel, Pierre Trabaud, comme quelques années plus tard Jacques Charrier et Pascale Petit seront révélés par "Les Tricheurs", Jacques Perrin, Colette Descombes par "Les Nymphettes", Brigitte Bardot, Jean-Louis Trintignant par "Et Dieu créa la femme" de Vadim.
"Le Rendez-vous de Juillet" avec sa voiture amphibie qui traverse la Seine, ses cours de théâtre dirigés par Louis Seigner, ses ambitions littéraires des uns, scientifiques, des autres, ses désirs de voyage etc. marque le début d'une nouvelle époque. On remarquera que les jeunes filles ont les mêmes réactions que celles d'aujourd'hui, qu'elles étaient indépendantes, volontaires, que les jeunes gens sont inquiets, fougueux et désemparés, mais pleins de désirs d'une autre vie... Cela préfigure la révolution de Mai 68... et le monde d'aujourd'hui.
Ce film a eu le prix Delluc 49 et le prix Méliès 50. La photographie en noir/blanc est parfois d'une grande beauté, elle est due au fils d'Auguste Renoir, le grand peintre impressionniste, Claude.
Ce film marque l'irruption d'une nouvelle forme d'écriture cinématographique, et d'un nouveau monde.
Henry Zaphiratos

mardi 7 septembre 2010

Michel Bouquet à la Comédie des Champs-Elysées, dans "Le roi se meurt" de Ionesco. Extrait de son interview in Le Figaro du 3 septembre 2010

Question de Nathalie Simon et Armelle Héliot :
"Allez-vous au théâtre ?
Michel Bouquet:« Je ne sors plus, mais je reste informé par la télévision. Le monde ne ressemble plus à celui que j'ai connu. Je ne suis pas du tout nostalgique, je suis décontenancé. J'ai vu la guerre - j'avais 14 ans, j'avais conscience de ce qui se passait -, j'ai vu la mort, la défaite… À 17 ans, j'ai pris la direction du théâtre, il m'a permis d'espérer. J'ai passé toute ma vie avec les grands auteurs, ce sont eux mes partenaires. Anouilh m'a donné six pièces ; Pinter, quatre; Thomas Bernhard m'en a donné deux… Je ne suis qu'un passeur. Je ne comprends pas qu'on puisse penser qu'on peut intéresser par son nombril. Je peux mettre quinze ans à comprendre l'énigme d'une pièce. J'ai mis quarante ans à comprendre comment jouer Le Misanthrope de Molière. J'avais une quarantaine d'années quand Vilar m'a demandé de le jouer. J'ai refusé, j'en étais incapable. Je n'ai pas connu les deux maîtres qui m'ont élevé, mais je les ai vus jouer: M. Dullin et Jouvet. Le premier dans Le Faiseur, le second dans L'École des femmes. J'avais trop peur de les approcher. »

J’ai vu Louis Jouvet à l’Athénée en 49/50 dans deux pièces "Ondine" de Giraudoux et " L’Ecole des Femmes". C'était profond et éblouissant.
H.Z

samedi 4 septembre 2010

LISEURS ou LECTEURS...De l'efficacité économique de la vente des LIVRES !

La vente des livres est un commerce comme les autres. Il faut "vendre". Et tous les moyens sont bons : publicité, marketing, passages à la TV, recommandations dithyrambiques. Le "produit" doit être valorisé, mis en exergue. Et quand ça prend c'est le triomphe du business. Ces "produits" remplissent les étals des librairies, des super-hyper-marchés. Les librairies indépendantes se regroupent avec plus ou moins de bonheur. Les grands groupes, ogres des temps, observent, puis entrent dans la danse et avalent. Chapitre. com avalé par un géant allemand, a grignoté l'ensemble Privat. On dit qu'il y a imposé ses méthodes de vente. Vachement bien si, éditeurs ou auteurs, on est dans le bal ; sinon... cela ne change rien. L'auteur confidentiel, qui n'a pas "éclaté", est repoussé au bord de la table de présentation jusqu'à tomber dans le précipice de la corbeille à oubliette. Et, des libraires qui avaient leur préférence pour un tel ou un tel, se retrouvent carpes muettes devant les grandes machines "lectorales". Et c'est très bien ainsi. Le clivage dans le Lectorat va s'accentuer entre les LISEURS et les LECTEURS. Les premiers vont remplir leur sacs dans les supermarchés et les "grandes librairies" de bouquins à la mode, les autres vont renifler les vapeurs odorantes des pages qui leur conviennent. Les uns vont s'endormir au bord de gouffre de vacuité, les autres vont s'éveiller à des mondes nouveaux. Cela a toujours été ainsi. Le miracle parfois s'accomplit de la rencontre entre le bouquin vivifiant et le succès de librairie. Alors, là, c'est le triomphe pour tous. J'écris tout ceci parce que j'apprends par le Nouvel Obs.(Marc Dugain) qu'Isabelle Desesquelles, romancière sensible, qui dirigeait la célèbre et centenaire librairie Privat, à Toulouse (que le groupe allemand de Jörg Hagen a rachetée en 2005) était triste de son départ de cette boîte, car elle ne pourra plus "aider" les auteurs qu'elle aime comme Marie Ndiaye(entre nous, douce rigolade, quand ont sait que celle-ci a eu le Prix Goncourt ! Qu'est-ce qu'Isabelle pouvait lui apporter de plus ?) idem pour Jean-Paul Dubois!(re-rigolade pour cet autre prix Goncourt!). Mais je me souviens très bien, par ailleurs, qu'étant allé chez Privat pour acheter un roman de Jean Giraudoux, m'être heurté au silence des vendeurs, de leur listing. Il y avait bien les "scolaires" théâtres de Giraudoux, mais de ses romans, aucun. De plus, mes livres ! (je ne suis pas un auteur connu) étaient relégués dans la soute à bagages de la librairie Privat. Alors, les émois d'une directrice de Privat qui quitte son poste, et dit qu'elle "croyait à la vertu du temps, qui finit par récompenser les beaux textes aux tirages confidentiels, et voyait sa librairie comme « un lieu où le texte, né d'un tumulte intime, puisse respirer un peu », ça fait rire.
Jörg Hagen a préfèré la remplacer par « une caissière ».
Les livres ne s'en porteront pas plus mal.
Henry Zaphiratos

vendredi 3 septembre 2010

Sur les premières pages du nouveau livre de Houellebecq, publiées dans l'Express, le 3 septembre 2010

Extraits de ces pages du livre "La carte et le territoire" :

"Je chie sur vous du haut de mon fric." "...son visage quelque chose de sanguin et de lourd, typiquement anglais." "Jed retouchait l'expression de Koons se levant de son siège, les bras lancés en avant dans un élan d'enthousiasme comme s'il tentait de convaincre Hirst ; c'était aussi difficile que de peindre un pornographe mormon."

Mon commentaire :
Ecriture du café du commerce d'intello fatigué plutôt que déjanté. Loin des trentenaires, loin des quadra, des quinca. Rien! Une boursouflure d'écrivain à la remorque, que le succès inopiné à rendu sarcastique et dominateur. Livre à balancer, comme le faisait jadis Jean-Edern Hallier, par-dessus les épaules.
H.Z.

jeudi 2 septembre 2010

L'ADULESCENCE, ou le syndrome de Peter Pan protège les Trentenaires ( A propos d'Envoyé Spécial de France 2)

Ils ne veulent pas entrer dans le monde des adultes. Un monde qui leur fait peur sinon les terrifie. Ils ne veulent pas quitter leur enfance, leur adolescence, Dorothée, Casimir, Darkvador, la Guerre des Etoiles, les BD de monstres, de vampires, Batman, Spirou etc.
Ils sont dans leur monde enchanté, ils se construisent un univers qui continue leur vie d'enfants protégés par des parents qui ont voulu les préserver de toutes les terreurs qu'eux-mêmes ont vécues. Aujourd'hui le monde leur paraît terrible avec les guerres interminables au Moyen-Orient, la crise économique qu'ils ne maîtrisent pas, un monde politique qu'ils regardent avec effarement. Il leur faut se retrouver, revivre, continuer à survivre dans leur monde imaginaire, qui est devenu leur réalité. Le créateur de Castelbajac a deviné cette détresse et s'est lancé dans la création de vêtements et d'objets pour continuer cette enfance. Les modélistes, les créateurs de ligne, les stylistes, les éditeurs, les auteurs de BD, d'Internet (Pussy), sont sur ce marché de la gentillesse, de l'innovation, de la supermodernité. Ils ont leur monde à eux, avec leur musique, leurs jeux, leur théâtre où l'on ne caricature pas comme dans "Les Bronzés" ou les "Sous-doués" ou les films de "Tarés", mais qui sont leurs jeux, leurs cours de récréation, leur univers de détente, de tranquillité. Un monde d'enfance, d'ado qui se continue, qui s'organise, de grandes et longues vacances en marge des problèmes qui assaillent leurs aînés, qui guettent leurs cadets, et qu'ils occultent pour pouvoir vivre, respirer, ne pas prendre d'embonpoint, de tension, éviter les drames. Combien de temps pourront-ils tenir ? Pourront-ils révolutionner ce monde qui arrive ? That is the question. En tout cas c'est un immense marché qui est ouvert, le marché de ceux qui ne veulent pas devenir des adultes conformistes.
Hermès

mercredi 1 septembre 2010

A propos du livre d'Alice Ferney "Passé sous silence" présenté par L'Express le 1°-sept.2010

Sur ce roman sur la Guerre d'Algérie.
C'est lointain et tragique. C'est proche et c'est tragique. C'est impossible de traiter cette époque cruelle avec détachement et sérénité. Peut-être en partant du fond des coeurs comme l'ont fait Arcady au cinéma et d'autres dans l'écrit. Mais c'est difficile. Une époque cruelle où il n'y a pas cette arrivée sur des temps plus sereins ou plus heureux. Comment en parler, si ce n'est en plongeant dans le fond d'un précipice ?
Je ne le lirai pas.

samedi 28 août 2010

Coluche, une émission remarquable de France 2 . Il disparaissait le 21 juin 1986, sept mois après sa création des "Restos du coeur"

Coluche a laissé une trace lumineuse dans la fin du XX° siècle et dans le début de celui-ci. Il a réussi sa vie d'amuseur public, jetant un regard enflammé et perçant sur les travers des hommes de son époque, il a joué de leurs pulsions, de leurs envies de rire. Il est allé jusqu'à tenter de transformer la vie politique en une immense mascarade. Là, il touchait aux fondements de la vie sociale, on le lui a fait comprendre et il s'est arrêté. Claude Berri lui a ouvert les portes du cinéma. Il y a triomphé remportant un César pour son interprétation dans "Ciao Pantin". Enfin le 21 novembre 1985, il a créé l'oeuvre de sa vie, celle qui lui vaudra la reconnaissance de toute une nation : "Les Restos du coeur". Les hommes politiques comme Eric Nallet, Jacques Attali ont appuyé son action. Les innombrables bénévoles sont venus et en ont assuré le succès. Aujourd'hui, vingt cinq ans après, l'oeuvre est là,et devant la crise, les difficultés, la misère, elle n'est pas prête de s'éteindre. France 2, dans son émission du samedi 26 août, de 13h15, lui a rendu un hommage ému, en retraçant sa vie. Ses amis ont parlé. Parmi eux Paul Ledermann, son agent, Dominique Jamet. Une oeuvre très émouvante pour une vie hors du commun. Comment un trublion au grand coeur a mené un combat pour les hommes comme Mère Thérésa, l'Abbé Pierre, ou, en son temps, saint Vincent de Paul.
Henry Zaphiratos

mardi 24 août 2010

A propos du "beau et du bien" du "Kalos-Kagathos" des Grecs, il y a deux-mille huit cents ans.

De l'Art de vivre.
De la Grèce antique est venu l'art de vivre. Tout d'abord à partir de l'expression : "Kalos-Kagathos" le beau et le bien. Des valeurs positives que l'homme trouve au fond de lui-même, et dans la nature. Le laid et le mal se perçoivent, eux, comme des valeurs négatives, qui sont aussi dans l'homme et dans la nature. Les Grecs ont propulsé dans la réalité ce qu'ils ressentaient intensément. De là sont nées des oeuvres immortelles comme celles d'Homère, le Parthénon, et les dizaines de milliers d'autres oeuvres d'art. A l'homme, Socrate, parmi d'autres philosophes, propose des maximes de vie "heureuse", et non "aliénée", parmi celles-ci "Connais-toi, toi-même", que l'on avait inscrit au fronton d'un temple à Delphes (l'Omphélos ou "nombril du monde").
De là, tout est parti, tout a commencé. Et l'évolution de monde occidental s'est faite sur ces deux trajectoires : la beauté et le bien. C'est sur cette trajectoire que nous sommes avec toutes les merveilles que l'homme a pu créer, au milieu de l'incomparable beauté de l'univers.
"Kalos-Kagathos" et "Connais-toi, toi-même".
Hermès